Je voudrais écrire

:danke:

écrire: s'écrire, s'ouvrir, se divertir, se vider, s'évader
écrire est un monde de plaisir.

Et Timidement,
J’écris dans tous les vents.
La liste de mes sentiments
La liste de mes tourments

Bel écrit



Réal

Si tu n’avais pas écrit
Que tu n’as rien à écrire,
Que tes pensées, sans un cri,
Ont emporté tes délires
Tu ne sais, o, que ta main,
Et la plume qu’elle tient,
Sont devenues, ce dimanche
Toutes blanches,

Si tu n’avais pas écrit
Que tes pieds se sont perdus
Dans tes rimes appauvries
Et les sentiers inconnus
De la forêt de buissons
Épais, derrière ton front,
Y cachant, en ce dimanche,
Leurs fleurs blanches,

Si tu n’avais pas écrit,
Ô, que tu ne peux plus faire,
De ces trois doigts engourdis,
Couler de mots, gais, amers,
Que leur encre s’est noircie,
Que le désert, sans merci,
Envahit, en ce dimanche,
Ta main blanche,

Si tu n’avais pas écrit
Que tes trochées incertains,
Tes chorïambes sans prix,
Ont égaré leur latin,
Que, sous ton front, les spondées
De fumée sont inondés,
Brume immense, en ce dimanche,
Drue et blanche,

Si tu n’avais pas écrit
Que sans verbe et sans sujet,
Sans complément, ton esprit
Et tes vers sont sans objet,
Qu’affamés, tes acrostiches
Ont rongé leurs hémistiches,
Émoussant en, en ce dimanche
Leurs dents blanches,

Si tu n’avais pas écrit
Que tes césures, tes rimes,
Délaissant tes cheveux gris
Ont enjambé dans l’abîme,
Un Rubicon d’encre indicible,
Antipathique, invisible,
Qu’anacoluthe eut, dimanche,
Sa peur blanche,

Si tu n’avais pas écrit
Que, bien qu’ils t’aient délaissé,
Sans mot, sans larme, ni cri,
Des mots tu n'es point lassé,
Ils restent tiens tout de même,
Même partis, tu les aimes,
Qu’ils seront bien, un dimanche,
Ode blanche,

Si tu n’avais pas écrit
Que ton cœur, abandonné
Par ton corps et ton esprit,
Contient des mots , à donner,
Rimes inventées, réelles,
D’encre transparente et belle,
Et qui font d’un gris dimanche,
Neige blanche,

Si tu n’avais pas écrit
Tout cela pour un "je t’aime",
Enjambements en doux cris,
Acrostiches en diadème,
Des ailés anacoluthes
Qui deviennent airs de flûte,
Ta page eût été, dimanche,
Toute blanche.

Pourquoi écris-je

L’écriture et toi,
L’écriture et moi,
L’écriture boit
L’encre de nos jours...
L’écriture amie,
L’écriture-vie,
L’écriture ? Envie
D’écrire l’amour...
L’écriture-pleur,
L’écriture-fleur,
L’écriture meurt
Mais renaît toujours...

L’écriture-danse,
L’écriture intense,
L’écriture ? Immense
Océan de joie.
L’écriture-bien,
L’écriture ou rien !
L’écriture ? Un lien
Entre vous et moi...
L’écriture-plainte,
L’écriture-sainte,
L’écriture ? Empreinte
D’encre, amour ou foi.

L’écriture-chant,
L’écriture-sang
L’écriture ? Vent,
Souffle d’au-delà...
L’écriture-main
L’écriture-faim
L’écriture ? Pain
Et sang que voilà !

L’écriture-vœu !
L’écriture peut
Vivre et aimer mieux.
J’écris pour cela.