Théâtre de l'absurde...

par kacem_loubay Jeu 16 Aoû - 15:13

Théâtre de l'absurde...

...Enfin un peu de fraîcheur
Il y'a une petite chute chaleur
Le niveau dégringole de quelques degrés
Des baisses sensibles de temps à autre
On dirait qu'on peut respirer
Profiter de quelques instants
Entre des bains de soleil
Et l'ombre d'un café...
***

Les discussions vont bon train
Pour chaque table c'est un univers
Où les mots voyagent, planent, voltigent
Les actions s'interpellent
Dans toutes les directions
Les yeux ne restent jamais stables
Les regards passent dans tous les sens
Dans le décor le plus lointain
Jusqu'au plus proche...
***

Rien à faire dans l'oisiveté
Suivre le vol d'une colombe
Ou celui d'un oiseau solitaire
Qui saute d'une branche à une autre
Tendre l'oreille pour capter les messages
S'immiscer dans des intervalles
Quand de la table voisine
Les clients s'absentent dans le silence...
***

Je ne sais que faire de mes mains
Saisir un verre de thé en lamentation
Ou un verre d'eau qui s'évapore
Dans son rejet d'attendre
Tendre les jambes sous la table
Quand l’espace est très réduit
Pour permettre au sang d'évoluer
D'irriguer tous les moindres vaisseaux
Jouer d'un pied ou de l'autre
Comme si on frôle un ballon
Dévié de l'espace de jeux des enfants
Je ne peux arrêter les pensées
Je peux fermer les yeux, soliloquer, rêver...
***

Quand le soleil atteint le zénith
Je peux le sentir, à travers tout le corps
À travers un toit en zinc surchauffé
Ou en regardant l'ombre d'un arbre
Qui diminue de fond, de forme
Quand la rumeur monte d'un cran
Que les voix s'entrechoquent
M’exaspèrent et me donnent l'envie
De fuir cette fournaise inaccoutumée
Où mes tympans refusent de rester
Je dois quitter le lieu d’urgence
L'heure est encore en avance
Ce qui va bousculer mon agenda...
***

Ainsi ma programmation est dévaluée
Que tous mes projets tombent à l'eau
Point de lectures de journaux
Point encore de rédiger un passage
Ma plume est de nouveau orpheline
Le linceul des pages en couleurs
N'ont pour moi aucune fascination
J'essaie de remettre un peu d'ordre
Et dans l'anarchie de l'entourage
Je quitte cet estuaire en longeant
Une allée presque déserte
Où je croise des gens en vadrouilles
Qui passent dans mon champ visuel
Tels des automates, têtes baissées
Peut-être qu'il vivent comme moi
En exclusion du théâtre de l'absurde...
***

Kacem Loubay
Jeudi 16 Août 2018
À 12:55 GMT + 1
Café Tinas
Khénifra - Maroc
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Le poète de l'autre rive

:orage:

par **rychar** Jeu 16 Aoû - 18:36

Parfois le monde autour de nous s'offre tel une vaste comédie rythmée sous l'ombre de nos cadrans....

Amicalement

par **davidof** Dim 19 Aoû - 8:58

le monde en mots à dire
les maux du monde à maudire

l'univers
ouvert à tout sens sans sens
à traverser de tout façon

bravo pour ces vers que je n'arrive pas à commenter