la mort d'une étoile

Je regardais la nuit se velouter de noir,
Lorsque je vis trembler cette curieuse étoile,
Regard immobile qui soudain nous dévoile
Notre petitesse, suspendue à l’espoir.

Existent-ils vraiment ces mondes envahisseurs
Qui observent la terre lorsque tombe le soir,
Et dont d’anciens récits sont déjà précurseurs ?

Mes yeux fixent alors, dans un coin de l’espace,
Une trace bleutée qui soudain se fracasse,
Comme le font les vagues sous les yeux du pêcheur.

Une pluie d’étincelles fugacement s’achève.
Vision éphémère, qui dans le ciel s’éteint.
Un monde disparaît, en un miroir sans tain,
Une étoile se meurt, le jour nouveau se lève.

J’imagine dès lors la mortelle terreur
De ces dernières heures, où de peur l’on crève,
Lorsque l’on voit naître cette étrange lueur.

Je retourne à mon lit, car dans les nues passent
Des étoiles filantes, aux brillances tenaces,
Et je suis rassurée car ma vie est bonheur.

La vie est une étoile filante,une cométe qui passe en muette,
Dans un univers infini où nous ne sommes que marionnettes,
Le temps aux Dieux donné pour savourer leur divine cigarette,
Et voilà qu'arrive pour nous l'instant du retour aux oubliettes.

comme la vie qui se fracasse parfois en nous cette étoile va mourir
comme un oiseau blessé.