Les Cevennes

super balade. La dernière en octobre pour nous c'était au Monténégro.

TITEFEE a écrit:j'y étais il n'y a pas bien longtemps
A Agadir et à Marrackech

ce coup ci

FES/TANGER/ASILAH/CEUTA/CHEFCHAOUEN/MARRAKECH/CASCADE D OUZOUD/SKOURA/OULED BERHIL ce soir /MARRAKECH/FES/retour

j'y étais il n'y a pas bien longtemps
A Agadir et à Marrackech

TITEFEE a écrit: VOILà notre petit coin de paradis où nous passons notre temps à pêcher et à rêver et moi à peindre

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Sourire, ce coin là je ne connais pas et pour la peinture, j'ai envie de m'y mettre, mais pas tout de suite...pour le moment balade, là je suis au Maroc ....

VOILà notre petit coin de paradis où nous passons notre temps à pêcher et à rêver et moi à peindre

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TITEFEE a écrit:j'ai beaucoup aimé et cela m'a rappelé nos semaines de pêche de nuit sous la tente, près de l'étang de Galfingue dans le sundgau alsacien.

Merci,

et pour le Sundgau Alsacien, Jura en fait et non Vosges, peu de gens le savent, c'est magnifique !!!

j'ai beaucoup aimé et cela m'a rappelé nos semaines de pêche de nuit sous la tente, près de l'étang de Galfingue dans le sundgau alsacien.

rychar a écrit:Une agréable immersion au cœur même de la nature où l'humour n'est jamais loin...
Merci de nous avoir fait partager ce moment de douce quiétude...et d'effort!

Ahah et en plus le coup de remonter et casser mes cannes c'est du vrai aussi !!!

Merci

Une agréable immersion au cœur même de la nature où l'humour n'est jamais loin...
Merci de nous avoir fait partager ce moment de douce quiétude...et d'effort!

Je me balade dans le cour du ruisseau, contemplant les sous bois,
les écureuils sautant de branche en branche. Ils s'arrêtent. Me dévisagent.
Puis repartent dans leurs sauts, pas périlleux, de simples sauts. De ceux que l'on aimerait pouvoir faire, avec sa vie ou pour son plaisir.

Parfois je suis surpris par un bouquetin, ou une biche, sur les bords de rivière. Ils sont moqueur. Dans ces moments là, il est essentiel de devenir de marbre. Une statue grecque. Un policier de garde. Un personnage du Musée GREVIN, ou encore un amoureux fraichement éconduit.

Une fois j'ai même vu un castor, là, à moins de 10 mètres, dans l'eau. Surpris je l'ai été. J'ai pensé d'abord à un ragondin, mais la queue en forme de pelle à frire, ou de poêle, m'a enlevé ce doute. J'ai aussi pensé que l'apéro avait été trop fort. Mais non, nous étions le matin, et seul le petit déjeuné avait été pris. Par ailleurs je ne bois pas, ou peu, enfin pas assez pour confondre deux queues aussi différentes. Il est monté sur la berge de sa démarche débonnaire. Il devait me prendre pour une branche morte. Le lendemain, à l'office du tourisme j'apprenais que l'acclimatation de cette espèce avait réussi. J'en concluais que je n'étais ni fou, ni borgne, ni que sais je encore.

Il faut dire que je ne bouge pas, lorsque je suis dans l'eau et que j'essaie de pêcher, sauf à changer d'emplacement, lentement, très lentement. Un pied à près l'autre, pas de jaloux, pas de cloche pied, pas de pieds joints. Ils sont libres d'aller, mais un après l'autre. Cela donne un tempo, de la grâce, de la sensualité. Remarque les poissons s'en fichent (fish)et vous aussi.
Éventuellement je bouge une paupière. Rarement les deux en même temps, cela trouble le regard comme une jolie fille passant.
Je suis dans un Gardon, pas le poisson, mais une petite rivière des Cévennes. Remarquez que beaucoup de rivières s'appellent gardon dans cette région. L'eau est toujours fraîche, claire, s'écoule suivant le fond offert par les sols. Pierres, rochers, gravier parfois sable. Ainsi elle ralentie, accélère, mais jamais ne s'arrête. Souvent elle forme des piscines naturelle, comme de grandes bassines, ou l'on peut plonger. Nager.
Je suis en général en maillot, chaussures aux pieds, l'eau au dessus de la taille, un petit gilet de pêcheur avec plein de poche. J'y met de tout, la tronçonneuse, les appâts, la radio, la télévision, parfois même un canapé, au cas ou je suis fatigué. C'est un peu lourd c'est vrai, mais essentiel pour son confort.
Peu de vent, un ciel pratiquement bleu, sauf quelques petits nuages qui se trainent. Ou s'entrainent. De beaux poissons s'amusent à me narguer en passant entre mes jambes . Ce sont souvent des barbeaux qui ne mordent que dans un fort courant. Ils se débattent bien quand on les pêche. Ils sont là mais ne veulent pas de mon appât. Ce n'est pas le plus important. Je les remets à l'eau, il y a beaucoup d’arêtes. En revanche une belle truite je la garde. C'est beau une truite, difficile à attraper, moins à manger. En papillote, sur le feu de bois, ou avec des amandes. Non pas de celles que l'on met sur le pare brise.

C'est calme et silencieux dans ce type d'endroit, si l'on accepte que les bruits de la nature ne le sont pas. C'est un vrai concert entre les oiseaux, les fourmis, les abeilles, les feuilles, les papillons, voir les grillons. Il a fallut près de 30 minutes de marches à descendre un petit chemin taillé dans la roche. Les chevilles en prennent un coup, se tordant certainement pas de rire et sûrement de douleur. Parfois la chaussure déchausse, laissant la chaussette s'user encore plus vite, voir laisser les doigts de pieds chercher de l'air.
Le soleil s'amuse à lentement faire rougir mes membres et mon visage. J'ai toujours une casquette que je trempe régulièrement comme une tartine dans le café, mais c'est dans l'eau. Je n'y met pas de beurre, quand il fond il brouille ma vision, mes lunettes glissent, ce n'est
pas agréable. Je vous assure que j'ai essayé, en demi sel, à défaut de demi portion.

Souvent lorsque mon temps de pêche est terminé, je coupe à travers le marquis mais pas le marquis. Lui n'aimerait pas, alors que le premier s'offre à moi de ses piquants belliqueux, de sa forte pente,de ses taillis. De ses massifs rocheux. De ceux que l'on ne peut ni monter ni descendre. De ceux qui font monter la température et venir la sudation, la peur au ventre, de rester là. Donc ces taillis s'amusent à me couper, à m'ensanglanter, à mettre mon souffle à bout. A me tremper de sueur, les gouttes perlant sur mes épaules et mon front. La casquette en gardera des vestiges de par le sel abandonné, si toutefois elle n'allait pas au lavage. Lorsque arrivé plus haut, là oui là, il est d'une vérité criante, que l'on est petit face à cette vision d'une beauté exemplaire, de ces méandres entre les collines boisées. De ces animaux divers surtout l'été.

Il est aussi une vérité, que mes cannes ont souffert, pas les volatiles de basses cours, mais de celles qui permettent de pêcher. Il arrive si souvent de m'en servir de maintien, dans des pentes à la limite de se monter. Mais je suis content. Fourbu mais heureux. Je fais corps avec cet environnement fantastique et j'aimerais tant que vous puissiez en faire autant.