Regarde bien petite, regarde bien

Regarde bien petite, regarde bien
Un soir de senteur, un noir maquillé
Deux lunes qui meublent
Le parfum de ta vie

Regarde bien petite, regarde bien

Regarde l'oiseau qui a l'aile blessée
Et la terre qui se feuille
Son amant s’est levé
Mais à peine, léger

Regarde bien petite, regarde bien

Regarde là bas ce chêne en pendule
Y-vois-tu la misère, celle du tordu
Sang ne sachant pas trop
Que le temps, est civière

Il y a des chemins à l’ombre des vagues…
Regarde le vent qui s'acharne à séduire
Deux cheveux sur la plaine
Et des fleurs oubliées, tel un certain

Tu as l’œil petite et des yeux incertains

Regarde bien petite, regarde bien
Et le dense qui se cogne...
Pour vouloir le léger
Et le songe où l’ennui

Le rivage qui te seuil
Et la mer en saison
Et les pairs à la table
De l'an vers horizon

Regarde bien, petite, regarde bien

Regarde les roseaux qui tanguent d’ailleurs
Regarde les copeaux qui font que les fleurs
Regarde le troupeau il est tout en pleur
Sauvegarde ton cerceau... il est telle une heure

Regarde si la vie
Avait, un temps d’yeux
Regarde au loin
Le là

Regarde encore
Petite
Regarde bien, l’an-droit

De ce verbe occultant
une lieue qui
Peut-être
Rivière un étang
Sous la source du vent
Que fragilise
L’enfant

Regarde bien, petite, regarde bien

Voie ta voix petite
Ruelle ton souci
Trottoir tes instants
Telle une marche

À suivre

Le change avait une heure
Au milieu du présent

Il énonçait par cœur
La vie
À tout moment

Regarde tout l’an-vers
Petite

Et sois l’insouciante

Quand la dentelle
Tremble

Le jupon de ton ventre

atouthasard