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Anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata

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Anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata Empty Anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata

Message par cristopher-cris Jeu 16 Fév - 8:27

Cités fondées aux XIe et XIIe siècles pour répondre aux besoins des caravanes traversant le Sahara, ces centres marchands et religieux devinrent des foyers de la culture islamique. Ils ont remarquablement préservé un tissu urbain élaboré entre le XIIe et le XVIe siècle, avec leurs maisons à patio se serrant en ruelles étroites autour d'une mosquée à minaret carré. Ils témoignent d'un mode de vie traditionnel, centré sur la culture nomade, des populations du Sahara occidental.
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Anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata Empty OUADANE OU LA CAPITALE CARAVANIERE

Message par cristopher-cris Jeu 16 Fév - 8:29

Valeur universelle exceptionnelle
Cités fondées aux XIe et XIIe siècles pour répondre aux besoins des caravanes traversant le Sahara, ces quatre cités anciennes constituent des exemples exceptionnels des établissements destinés à desservir les grandes routes marchandes du désert du Sahara, lesquelles ont été synonymes de contacts culturels, sociaux et économiques pendant de nombreux siècles. Ces centres marchands et religieux devinrent des foyers de la culture islamique.

Les cités constituent une série d'étapes du commerce transsaharien et ont remarquablement préservé un tissu urbain élaboré entre le XIIe et le XVIe siècle, avec leurs maisons à patio se serrant en ruelles étroites autour d'une mosquée à minaret carré. Elles témoignent d'un mode de vie traditionnel, centré sur la culture nomade des populations du Sahara occidental. Ces cités médiévales conservées recèlent une morphologie urbaine spécifique sauvegardée avec des passages étroits et sinueux, des maisons organisées autour de cours centrales et une architecture originale de pierres décoratives. Elles constituent aussi des exemples éminents de l'adaptation de la vie urbaine aux conditions climatiques du désert, tant dans les systèmes de construction que dans l'aménagement de l'espace et des pratiques agricoles.

Leurs racines se sont implantées depuis plus de sept siècles, donnant lieu à des ensembles urbains qui témoignent de l'intensité des échanges liés au grand commerce transsaharien ouest-est et nord-sud. Les quatre villes étaient des centres prospères d'où a rayonné une intense vie culturelle et religieuse. Ces ksour se trouvant dans les limites méridionales de la zone saharo-sahélienne ont constitué au fil des temps des étapes incontournables pour la circulation des caravanes reliant le nord de l'Afrique et la région des fleuves ouest africains, mais aussi toute la zone de la savane.

Critère (iii) : Les ksour apportent un témoignage unique sur la culture nomade et du commerce en milieu désertique. Leurs racines remontent au Moyen Âge. Établis en milieu désertique aux confins du Maghreb et des grands ensembles du «bilad es-soudan», ils étaient des centres prospères d'où a rayonné une intense vie religieuse et culturelle.

Critère (iv) : Cités médiévales, les anciens ksour offrent un exemple éminent de type d'ensembles architecturaux illustrant sept siècles de l'histoire humaine. Ils recèlent une architecture de pierre originale et décorative. Ils offrent un modèle d'habitat typique des ksour sahariens, particulièrement bien intégrés à l'environnement : leur tissu urbain est dense et serré, parcouru de passages étroits et sinueux, enserrés entre les murs d'enceinte aveugles des maisons organisées autour d'une cour centrale.

Critère (v) : Villes historiques vivantes, elles sont un exemple éminent d'établissements humains traditionnels, qui offrent les derniers témoignages d'un mode d'occupation de l'espace original et traditionnel, très représentatif de la culture nomade et du commerce de longue distance en milieu désertique. C'est dans ce cadre particulier que les cités ont fourni des entrepôts sûrs pour mettre à l'abri des produits commerciaux et se sont développées jusqu'à devenir les brillants foyers de la culture et de la pensée islamique.

Intégrité (2009)

La zone inscrite comprend tous les attributs qui sont nécessaires à l'expression de la Valeur universelle exceptionnelle. Le cadre des villes et leur relation à l'environnement désertique, essentiels pour comprendre leur rôle, sont devenus vulnérables ces dernières années en partie à cause de la pression du développement.

Authenticité (2009)

Au moment de l'inscription, les quatre villes avaient remarquablement préservé leurs formes et leurs matériaux d'origine, essentiellement parce qu'elles s'étaient détériorées et dépeuplées progressivement sur une longue période et qu'aucune restauration n'avait été pratiquée. Quand les travaux de restauration ont commencé dans les années 1980, les techniques employées étaient en totale conformité avec les meilleures pratiques. Ces dernières années, l'authenticité du site est devenu vulnérable aux changements socio-économiques et climatiques, à la fois en raison des transformations apportées à l'habitat et au manque de compétences techniques.

Besoins en matière de protection et de gestion (2009)

La loi 46-2005, relative à la protection du patrimoine culturel tangible, constitue le cadre juridique pour la gestion et la mise en valeur des ksour anciens de Mauritanie. Le Ministère de la culture est l'autorité responsable de l'application des lois concernant la protection de ces biens culturels. La Direction du patrimoine culturel veille à l'application des normes et réalise l'inventaire des biens culturels se trouvant dans ces cités. Elle supervise le travail de la Fondation nationale des villes anciennes qui opère dans ces cités et assure la gestion du patrimoine, sa conservation, sa mise en valeur et le développement des activités socio-économiques. La Fondation nationale des villes anciennes a élaboré un cadre qui sera suivi d'un plan de gestion dès la mise en place du Fonds des villes anciennes pour le bien et ses zone-tampons. La gestion de ces cités est confrontée aux problèmes d'ensablement et de désertification et également aux changements socio-économiques qui restent les véritables défis de la conservation de ces perles du Sahara.

Il est nécessaire de renforcer les dispositions en matière de protection, de planification et de gestion pour répondre aux défis qui se posent et, plus particulièrement, pour s'assurer que le bâti conserve ses structures distinctives, sa décoration, sa forme et sa disposition.
Description longue

Ces quatre anciennes villes offrent un exemple exceptionnel de sites créés le long des routes commerciales du désert du Sahara. Témoignant de relations culturelles, sociales et économiques durant de nombreux siècles, ce sont les seuls lieux de Mauritanie à avoir été habités dès le Moyen Âge. Ces villes doivent leur fondation à la création, au XIe siècle, des voies caravanières qui traversent le Sahara du nord au sud et d'ouest en est. Situées aux confins d'une vallée fertile ou d'une oasis, elles avaient à l'origine pour fonction de fournir une éducation religieuse, et se sont donc développées autour de mosquées, avec des maisons pour les maîtres et pour leurs élèves. Les entrepôts ont été construits par les commerçants pour mettre en sécurité leurs marchandises, mais ceux-ci y bâtirent aussi leurs propres maisons, et l'on créa alors des auberges pour les voyageurs qui s'y rendaient pour commercer. C'est ainsi que naquit la forme caractéristique de site connue sous le nom de ksar (ksour au pluriel), avec son architecture de pierre et son urbanisme adapté à des conditions climatiques extrêmes.

Selon la tradition, Ouadane a été fondée par trois saints hommes en 1141-1142 sur les ruines de sites antérieurs remontant au VIIIe siècle apr. J.-C., qui avaient été détruits ou abandonnés au cours de violentes guerres locales. Le site devait devenir la place commerciale la plus importante de toute la région occidentale du Sahara. Un conflit particulièrement sévère entre deux clans, en 1450, aboutit à la destruction de la première mosquée. Le centre de la ville se déplaça alors légèrement plus à l'est, et s'épanouit à nouveau à l'intérieur de ses fortifications ; sa position commerciale stratégique lui conféra une grande prospérité entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Au XVIe siècle, les Portugais tentèrent en vain d'y fonder un relais de poste, mais une incursion marocaine, au cours de ce même siècle, eut des effets plus durables, et Ouadane commença à décliner tandis que Chinguetti gagnait en importance. Après l'arrivée des troupes françaises, en 1909, la ville se développa en dehors de ses murs, vers l'est.

Chinguetti a été fondée au XIIe siècle tout près d'un petit site d'oasis du VIIe siècle aujourd'hui entièrement enfoui sous le sable. La ville, qui s'est développée autour de sa mosquée, de part et d'autre de laquelle s'installèrent deux puissants clans, devint un point de ralliement important pour les pèlerins qui se rendaient à La Mecque. Chinguetti bénéficia aussi de la production et de l'exportation du sel d'Idjil, située à quelques kilomètres plus au nord. Elle connut son apogée aux XVIIe -XIXe siècles, essentiellement en raison de sa prééminence religieuse et de l'importance de ses écoles, qui contribuèrent à accroître encore son rôle commercial. Comme Ouadane, Chinguetti souffrit des raids marocains, mais moins sévèrement. L'attraction exercée par le développement du site minier de Zouerate-Nouadhibou, puis la guerre du Sahara (1975-1979) entraînèrent le dépeuplement de Chinguetti et d'Ouadane.

La tradition veut que sept villes se soient superposées à Tichitt , donnant ainsi naissance au tell (colline artificielle) sur lequel se trouve le site actuel. Au XIe siècle, c'était l'une des principales villes de l'empire berbère ; au cours du siècle suivant, elle devint une ville almoravide. Située aux confins de l'empire soudanais de la région du Niger, elle profita de sa position sur la route commerciale reliant Ouadane à Oualata. Tichitt prit une grande importance au XVIe siècle sous la tutelle de la tribu Oualad Bella, mais de violentes luttes de clans, aux XVIIIe et XIXe siècles menèrent à sa destruction partielle. En dépit de ces vicissitudes, elle était l'une des plus grandes villes du Sahara occidental à la fin du XIXe siècle, avec 6 000 habitants environ. Cependant, la diminution de l'importance de la production du sel à Idjil entraîna son déclin dans le courant du XXe siècle.

Selon certaines sources, Oualata a été fondée au Ve siècle apr. J.-C. ; d'autres la datent de la conquête arabe. Cinq principales tribus y vivaient, chacune dans son propre quartier de la ville. Oualata est née au point de convergence de deux importantes routes commerciales, l'une depuis Marrakech, Idjil, Chinguetti et Tichitt, l'autre depuis Sijilmassa, Teghasa et Taoudeni. Elle devint célèbre lorsque des réfugiés appartenant à l'élite de Tombouctou, situé 40 km plus à l'est, s'y établirent pour échapper aux envahisseurs touaregs, ce qui lui attira une grande renommée intellectuelle. L'importance d'Oualata déclina cependant avec le déplacement vers l'est des routes transsahariennes et le retour des familles d'intellectuels à Tombouctou. La ville perdit la plus grande partie de son autonomie avec l'arrivée des tribus arabes au XVIIe siècle, et sécheresse et raids venus du Nord mirent fin à son rôle de capitale provinciale à la fin du XIXe siècle.
Source : UNESCO/CLT/WHC


Dernière édition par cristopher-cris le Jeu 16 Fév - 8:32, édité 1 fois
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Message par cristopher-cris Jeu 16 Fév - 8:31


Description historique

Ces quatre cités anciennes sont les seuls sites survivants de Mauritanie habités depuis le Moyen-Age. Elles furent initialement construites pour desservir les routes des caravanes qui, au 11ème siècle après Jésus-Christ, commencent à traverser le Sahara du nord au sud et d'est en ouest. Situées en lisière d'un vallée fertile ou d'une oasis, leur fonction première est alors de dispenser un enseignement religieux. Elles se développent donc autour de mosquées accompagnées de maisons pour les maîtres et leurs étudiants. Les marchands qui devaient trouver le gîte construisent

des entrepôts pour protéger leurs biens alors que les auberges sont réservées aux commerçants de passage. De ces éléments, naît la forme caractéristique d'établissement connue sous le nom de ksar (ksour au pluriel), à l'architecture de pierre et de conception urbaine adaptée aux rudes conditions climatiques de la région. D'après la légende, Ouadane fut fondée en 1141-1142 (536) par trois religieux sur les ruines d'anciens établissements qui, remontant au Sème siècle après Jésus-Christ, ont été détruits ou abandonnés lors de guerres tribales. Elle devait alors devenir le plus important centre de commerce de la région de l'ouest saharien. En 1450, une lutte sans merci entre deux clans provoque la destruction de la première mosquée. Le centre de la ville est alors légèrement déplacé vers l'est et renaît à l'ombre de ses fortifications. En raison de son emplacement stratégique d'un point de vue commercial, la ville est particulièrement prospère entre le 14ème et le 18ème siècles. Au 16ème siècle, les Portugais tentent en vain d'établir un comptoir commercial mais les incursions marocaines sont plus fructueuses et Ouadane amorce son déclin au profit de Chinguetti. En 1909, suite à l'arrivée de troupes françaises, la ville crée un campement extra-muros à l'est.

Chinguetti (lit. " la source des chevaux ") fut fondée au 12ème siècle près d'un établissement d'oasis du 7ème siècle à présent ensablé. Elle se développe autour de sa mosquée, deux clans puissants occupant alors chaque côté. La ville est sacrée point de ralliement des pèlerins en route pour la Mecque. Chinguetti bénéficie également de la production et de l'exportation de sel d'Idjil situé quelques kilomètres au nord. Aux 17ème et 19ème siècles, la ville atteint son apogée, principalement pour son éminence religieuse et son érudition qui contribuent également à renforcer son rôle commercial. A l'instar de Ouadane, Chinguetti essuie de nombreux raids marocains mais dans une moindre mesure. Les troupes françaises édifient un fort au nord de la ville, ce qui contribue à son expansion dans cette direction. Toutefois, l'attrait du développement des mines de Zouérate Nouadhibou, suivi de la Guerre du Sahara (1975-1979) conduit au dépeuplement de Chinguetti et Ouadane.

Si l'on en croit la légende, sept villes se superposent à Tichitt, portées par le tell (tertre artificiel) sur lequel repose l'actuel établissement. Au 11ème siècle, elle est l'une des principales villes du vaste empire berbère en bordure du Sahara et, au cours du siècle suivant, elle devient une ville almoravide, fondée par des membres du clan Chorfa. Située en lisière des empires soudanais de la région du Niger, elle profite également de son emplacement sur l'importante route marchande reliant Ouadane à Oualata. Au 13ème siècle, son importance grandit sous le règne almohade en raison de son emplacement de choix sur la route du sel. Au 16 ème siècle, tombé aux mains de la tribu Oulad Bella, la ville est fortifiée mais, les 18ème et 19ème siècles deviennent le théâtre de sauvages guerres tribales qui verront Tichitt périr sous le feu. En dépit de ces revers, elle est l'une des plus grandes villes du Sahara occidental à la fin du 19ème siècle, comptant plus de six mille habitants. Cependant, la production de sel d'Idjil étant de moins en moins importante, la ville poursuit son déclin depuis le début du 20ème siècle.

D'après certaines sources, la fondation de Oualata (" lieu ombragé ", en berbère) remonterait au Sème siècle après Jésus-Christ, selon d'autres elle daterait de la conquête arabe. Cinq principales tribus y vivent, chacune implantée dans un quartier de la ville. Deux grandes routes marchandes (Marrakech/Idjil!Chinguetti/Tichitt et Sijilmassa/Teghase/Taoudeni) y convergent et contribuent également à la stimulation économique nécessaire à l'existence de la ville. Elle est consacrée lorsqu'une élite de réfugiés provenant de Tombouctou, 40 km à l'est, s'y installe en 1446 pour échapper aux envahisseurs touaregs et lui confère une haute renommée intellectuelle. Toutefois, avec le déplacement des pistes transsahariennes vers l'est et le retour des familles intellectuelles à Tombouctou, l'importance de Oualata s'affaiblit. Au 17ème siècle, l'arrivée de tribus arabes la privent d'une grande partie de son autonomie et, à la fin du 19ème siècle, la sécheresse et les raids du nord ont raison de son rôle de capitale provinciale.
Source : évaluation des Organisations consultatives
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