Que longues sont vos nuits.

Que longues sont les nuits
Lorsqu’en transpiration
vous vous levez et puis
allez sans inspiration
Ouvrir tout de même votre bal
Pour contempler votre mal :
Ces mots d’amour
Que tous les jours
Il vous envoyait
Sans se lasser.
Et puis nous relisez
Jusqu’à sa dégradation
La dernière émotion
Et du mot « adieu » la force
que vous aviez écrit
Et qui était l’amorce
De ce que sera la vie
Et la solitude
Que le mot adieu à promis.
Et les jours succèdent aux jours
Au fond de vous existe
Encore ce fol amour
Mais vous lui dite « exit »
vous ne voulez pas souffrir
Une seconde de plus.
Et surtout vous mentir
Et espérer encore
Pour être plus abattue
Lorsque lui sans remords
Va revenir vers vous
Avec ses mots
Galvaudés et fous.
Et alors vos maux
Recommencent à zéro
Et le chagrin s’en fout
De vos pardons
De vos espoirs
Il déborde de vous
Et vous inonde
Et vous êtes à genoux
Mais l’existence est si brève
Que vous ne voulez pas qu’un rêve
Vienne la contrarier
L’amour ailleurs existe
Il est peut être pour vous
Même si hier
Quelqu’un n’a pas su vous aimer
Il vit sans doute dans une contrée
Un homme aussi seul que vous
Qui saisirait avec bonheur l’invite
De vos tendresses
De vos caresses
De vos mots d’amour
Pour vivre jusqu’à la rive
De la fin de la vie, tous les jours
Pour que rien ne brise
Ce que vous auriez mis autour.
Il existe bien ce sourire
Qui éclairerait
Votre visage que le pire
Ne visiterait plus jamais.