Voyage au bout de l'espoir

Vêtu de ma nuit folle, de mes beaux haillons
Ramassant mes os, divaguant dans les rues de ton sommeil
Te voyant marcher vers l’ancienne mosquée
Solennellement, en costume gris tu priais debout
Fixant le haut dais de ton bleu lit nuptial
Les yeux fermés, je te voyais venir, guider les anciennes souches vers la dernière auberge, où de beaux corbeaux attendaient le dernier souffle, le dernier soupir , l’ultime montée de ta sève dans mes phloèmes engourdis ; chemin faisant , tu as sauvé la mer qui noyait dans le désert.
De là montent tes cris nocturnes, déchirant le silence noir au fond du puits .à l’ombre, des fougères témoignent de la profonde solitude de la roche mère, imbibée d’eau bénite , cachée dans les entrailles de la terre divinisée
Tenture de madone , écarte toi de mon champ de rêves ! laisse entrevoir le sourire et la sueur des années écoulées le lendemain de ta naissance.
Laisse le ciel de mon lit éternel couvrir ma tombe, de ses pleurs , de ses fleurs, pour enfin partir loin très loin dépasser l’infini ,arriver à ton début quand tu descendis sur terre.
Essoufflé par le long voyage ,je me confondrais avec ta poussière, te pleurerai, m’enduirai de tes restes vides produisant une belle résonnance intergalactique ; de ton absence je me couvrirai.
Laisse moi atteindre tes sommets, tes fonds de vallées ,boire de tes sources ö nymphe des montagnes sacrées.
Tu seras Lumière impossible
Laisse toi s’engloutir, s’enliser dans ta profonde tristesse..
Traverse ton miroir ,brisant les images et les tabous et puis…

Dans le fond de tes toiles toutes les lumières sont fixées ,des libellules viennent mourir éblouies par l’œuvre et la beauté, des mots des verbes ,du silence tout y est.

Effaré par le bruit et l’insolence des villes qui fuient la lumière tapant fort sur les nerfs , que faire ?
Dormir , mais quand , avant ou après la chute du dernier météore, ou rester debout ,priant toute la nuit, ravalant toutes les pages détruites ,arrachées par la colère et le tremblement du vieux chêne.
Faut il mourir en silence, s’embaumer de sa voix ,de sa foi en Dieu qui calmera toutes les douleurs.
Faut il courir ,rattraper le mirage.
Ö oiseaux de malheur !
Rapportez la nouvelle
Criez ,chantez
L'homme qui aimait les fleurs n’est plus, avalé par le temps et le chagrin, il préférait mourir, périr au soleil entre les pétales d’une jolie Rose, dans les bras de la ma madone qui le couvrira de bleu et de pleurs, et là le sommet de l’essence du vieux rêve toucha le dernier point de sa galaxie .
Du haut de son lit post nuptial, il regarda la terre et les pages tourner dans sa mémoire richement colorée de belles nuances paradisiaques.
Au seuil de la mort et du désespoir, une voile poussée par une douce brise ,gonflant le temps ,regagna lentement son Havre, le mât priant le ciel de ne plus pleuvoir des larmes .
Entre un oui et ton nom, le champ de tournesol pleure chantant de douces lumières mortes entre le soir et la fermeture des paupières de la terre.
Dors ,rose suppliciée dors encore, le dromadaire qui portait nos souvenirs et nos malheurs a refusé de boire le mirage en traversant le bleu et le désert.
Le matin ne viendra jamais demain ,dors, la peau du dromadaire est burnous des hauts plateaux ,une tente qui ponctue le grand désert .
Dors ,le matin te rattrapera un jour ou l’autre, là je me réveillerai pour te voir tout en blanc .
La porte du septième ciel ne tardera pas à s’ouvrir , et lancer de longues traînes pour la grande fête ou tous les anges seront invités.

Texte superbement tissé. RAVIE DE VOUS LIRE.