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Evolution des crimes

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Message par salma-B Dim 12 Juin - 19:23

Le 17 mai 1536, Lord Rochford et quatre autres hommes étaient décapités en Angleterre pour avoir commis un adultère. A la fin du XVIe siècle, un médecin hollandais était brûlé vif pour avoir osé pratiquer un accouchement. Deux exemples de condamnations judiciaires en complète opposition avec ce qui se pratique à notre époque. Pour évoquer les évolutions des peines depuis le Moyen Age, partons de la hiérarchie des délits telle qu'elle était vue sous l'Ancien Régime.
Les crimes de moeurs

Les crimes de moeurs

Au Moyen Age, on condamne de mort, en général par le feu, l’adultère, l’indécence, la fornication, la sodomie, l’inceste, la bestialité. Mais ces délits cessent progressivement d’être poursuivis à l’époque moderne.
On brûle encore sept "sodomites" au XVIIIe siècle à Paris, mais cinq d’entre eux étaient accusés en même temps de meurtres et de vols, ce qui aurait déjà suffit à les condamner à mort.

Les cas d’incestes ne sont plus punis que par le fouet ou par une amende, rien d’autre.

Les viols ne sont pas non plus punis de mort, sauf si la victime est une enfant. On envoie le criminel aux galères.

En cas d’adultère, les femmes (et elles seules) étaient fouettées en public si elles étaient roturières. Si elles étaient nobles, on les enfermait au couvent et le mari avait deux ans pour choisir de reprendre avec elle la vie commune ou non. Passé ce délai, elle y restait pour le reste de sa vie.

En matière de mœurs, on le voit, les choses ont largement évolué, mais de façon très variée. On ne punit plus ni l’homosexualité ni l’adultère, mais on prend désormais bien davantage en compte les souffrances que provoquent les viols ou les incestes.
Les crimes de sang

Les crimes de sang
Du Moyen Age au XVIIe siècle, la criminalité violente domine, l’agression, la bagarre, la rixe, sont des exutoires, des modes de comportements populaires fréquents et le meurtre n’en est qu’une expression poussée à l’extrême.

Le châtiment normal est la mort, accompagnée de supplices s’il y a des circonstances aggravantes.

Sans évoquer un régicide, le simple fait de tuer un parent condamne à avoir la main tranchée avant la mise à mort.

Mais s’il s’agit d’un homicide involontaire ou d’un cas de légitime défense, la peine se réduit au fouet, au bannissement ou à une amende.

Un exemple à part : les femmes qui ont tué leur mari sont systématiquement condamnées à mort au XVIIIe siècle et tout aussi systématiquement (ou presque) acquittées au XIXe siècle.

Comme pour la sorcellerie, la justice inverse ses pratiques en moins d’un siècle.

A l’inverse, le duel, légitime au XVe siècle, est ensuite perçu comme un acte d’opposition politique et considéré comme un crime de lèse-majesté.
*Le vol
Dès le Moyen Age, les faux-monnayeurs étaient condamnés à mort (bouillis vifs), moins parce qu’on les considérait comme des voleurs que comme des opposants au roi.

Mais le vol restait peu pris en compte par la législation. C’est seulement en 1724 qu’une déclaration royale prévoie une sanction pour les vols !
Elle distingue le "simple voleur" (condamné au fouet et à la flétrissure) des délinquants qui ont pillé une église ou, s’ils étaient domestiques, qui ont commis un larcin chez leur maître, car on assimile alors leurs actes à des attaques contre l’autorité du roi (le maître d’un valet est en quelque sorte roi chez lui et l’Église est assimilée à l'Etat) ; ils sont alors condamnés à mort.

En revanche, au XIXe siècle, comme le signale l’historien Benoît Garnot dans son livre Crimes et justice, le violent fait place au voleur. A partir du XVIIIe, on s’attaque aux biens plutôt qu’aux personnes.

Toujours est-il que les juges vont alors faire preuve d’une sévérité accrue. On n’hésite pas à condamner les voleurs aux galères à perpétuité ou à la peine de mort (systématique pour les récidivistes), pour enrayer l’essor de cette "épidémie" de vol par des jugements exemplaires.

La IIIe République adoucira les peines et inventera les cellules individuelles, pour une réflexion propice au repentir…
*Le vagabondage et la mendicité

A partir du milieu du XVIIe siècle, l’Etat durcit la réglementation concernant les errants.

Ils étaient bien vus, voire encouragés, au Moyen Age (on considérait qu’ils cherchaient Dieu ou qu’ils partaient en pèlerinage) mais ils cessent progressivement de l’être à partir du début du XVIe siècle.

En 1656, une ordonnance ordonne même le "renfermement des pauvres mendiants".

En 1671, il faut une autorisation pour partir loin en pèlerinage, sous peine de sanctions pénales.

En 1682, le simple fait d’être bohémien devient un délit.

La Révolution rétablira des droits égaux pour tous.
**
La simple lecture de ces peines terrifiantes nous fait apprécier davantage la société dans laquelle nous vivons.

Une société qui s’adoucit au cours des siècles et qui le fait toujours en deux temps :
La justice est la première à réclamer moins de spectacles de sang alors que le peuple réclame toujours des morts lentes.
Elle est la première à refuser de brûler les sorcières alors que les villageois continuent à en traîner devant les tribunaux.
Elle est la première, au XXe siècle, à supprimer la peine capitale alors que la population souhaite encore majoritairement la maintenir.

La justice précède l’évolution des mœurs. Une évolution qui va vers infiniment moins de violence, que ce soit des criminels ou des peines encourues, mais qui prend davantage en compte les atteintes à la personne et les souffrances individuelles.
http://www.notrefamille.com/chroniques/historique/evolution-des-crimes-et-sanctions-au-fil-du-temps-o72256.html
salma-B
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