l'immeuble d'en face

Le jour se lève, gris, les lumières s’allument
Aux carreaux désertés par le noir de la nuit
La brume étouffe encor de la ville le bruit.
six heures résonnent, des vies se consument

En face de chez moi, les vies se résument
Aux moments accrochés au sourire fortuit
Des leurs enfants privés de cet amour gratuit
Offert par leurs parents que des autres assument.

Epuisement, chagrin, remords inéluctables
Sont le lot de tous ceux qui ne sont pas coupables
De subvenir aux leurs, en se crevant les reins.

Dans ce monde sans cœur, où seul l’argent domine,
Le commerce des vieux absorbe tous leurs biens,
Et la famille alors, sombre dans la déprime.