Dans un jardin sinistre et mélancolique

Dans un jardin sinistre et mélancolique

Dans un jardin public,
Sinistre et mélancolique,
Une jeune célibataire, mère
D’une fillette nommée Namère,
Venue d’une région lointaine,
Pour fuir la terrible mondaine,
Qui rodait tout autour,
En aller et retour,
Pareille à des vautours,
Ne laissant ni ruelle, ni chaussée,
Ni galerie, ni gourbi, ni WC,
Et exhibant leurs crosses,
Qui ne servaient qu’à faire de grosses bosses,
Sur une place publique, lugubre et moisie,
A ceux qui osent braver l’ordre qu’on leur a choisi !

Assise, près d’une ancienne fontaine,
Remontant à l’époque romaine
D’où s’en échappe un mince filet
D’eau, pareil à une tige d’argent ciselé,
Une jeune femme, l’air désolé,
Emmitouflée dans un vieux châle en laine,
Où se réfugiait sa petite fillette,
Non voyante que l’on croyait muette,
Face à un imposant mausolée,
Autrefois, clamé par des centaines,
Sur une place publique où les olé, olé,
Pouvaient durer des semaines,
Et que l’on a depuis mis aux oubliettes,
Et jeté à la poubelle de l’Histoire,
Quand le peuple a retrouvé ses chansonnettes
D’antan, une fois actionnée sa roue du remontoir !

Que verrais-je, dit Namère,
Si j’étais voyante ?
Tu verrais, dit, la pauvre mère,
Dans ce parc de loisirs,
Des couleurs chatoyantes,
Une belle voie bordée de verdure,
D’arbustes touffus, taillés en clôture
Que surplombent deux grands minarets,
Qui surgissent de deux petits carrés,
Et d’admirables dômes en verre mosaïque
Qui dominent dans chaque coin
Où le chant des oiseaux raisonne en musique
Que tu n’entends, hélas, point !

Tu verrais des fruits sur tous les arbres,
De très belles statues en marbre,
Des fleurs multicolores,
Des oies toutes blanches,
Venues de la Loire et de la Manche,
Rehaussant leurs énormes hanches
De plumage lisse et étanche,
Sous un magnifique arc en ciel,
En faisant leur splendide dance nuptiale !
Tu verrais un agneau dorloté par un loup,
Une souris dormant au museau d’un chat,
De petits enfants jouant avec un lion et ses crocs,
Un vrai, non celui d’un quelconque achat !

Dans un jardin public, sinistre et mélancolique,
Une enfant qui rêvait de toute cette jolie foire,
Etait aux anges car plongée dans ses songes,
Tandis que sa mère pleurait tristement son histoire !

Tibar CHIBANI

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très désolant le thème
hélas la société à ses victimes et ses marginaux

Un écrit brûlant d'actualité....
Se réfugier dans le rêve pour vivre un monde sans violence....
"On ne voit bien qu'avec son coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux...."
(St exupéry)

la vie n'est pas un jardin tranquille.
elle est mer d'amertume surtout pour les enfants malchanceux

rychar a écrit:Un écrit brûlant d'actualité....
Se réfugier dans le rêve pour vivre un monde sans violence....
"On ne voit bien qu'avec son coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux...."
(St exupéry)

Je voudrais peindre, cette enfance en détresse,les handicapés et en particulier les non-viyants, et également les mères sans foyers (les SDF) laissées à l'abandon tandis que les autres s'entretuent pour des intérèts mesquins et où les uns défendent les autres comme indiqué dans le 6ème ver :"Pour fuir la terrible mondaine," où mondaine ici signifie une police antiémeute que les régimes arabes utilisent pour mater les manifestations comme c'est le cas, actuellement, en Libye. Tibar

Rita-kazem a écrit:la vie n'est pas un jardin tranquille.
elle est mer d'amertume surtout pour les enfants malchanceux

Vous avez raison ma chère riat, la vie c'est un énorme jardin où il n'y a pas que des fruits, des fleurs, et des papillons, des lapins et des gazelles mais des crocodilles, des lions, des serpents, etc. Mes amitiés. Tibar