Ma source

Et le soir descendait, aux larges embouchures
Des espoirs interdits, et des limons obscurs
Les berges en souvenir, des ruisseaux enfantins
Des cascades de rires, aux éclats de matin.

Retournant les talons, refusant l’implacable
Je repris mon bâton, et rouvrit mon cartable
Pour en sortir d’amont, d’impalpables images
Et comme le saumon, faire ma dernière nage.

Mes rivières étaient, de grands miroirs en fêtes
Où se baignaient l’été mes plus belles conquêtes.
Les carrières en or, ruisselaient de fortune
Et je n’avais de port, que d’atteindre la lune.

Plus en amont encore, l’eau claire des yeux d’enfants ;
Ces âmes de nos corps, qui bercent nos tourments
Et des incertitudes, qui voilaient l’avenir
Nous avions l’habitudes de ne faire qu’en rire.

La haut dans la montagne, Mes ruisseaux écorchés
Aux ronces de cocagne, déboulaient des rochers.
Courir manger dormir, la bagarre, un baiser
Arrêter de frémir, sur un sein apaisé.

Tout la haut, arrivé, au matin de ma course,
A ta vie, je boirais, mon immaculée source,
Tu m’ouvriras tes bras et j’y viendrais mourir,
Chaque jour chaque fois, à l’eau de ton sourire.