Le vieil homme
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davidof
Lucie
lazhar
Eschyle
8 participants
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Le vieil homme
Il dort
Il dort
Il dort sans trêve
Rêve-t-il ?
Il fait la sieste
Sous la caresse du ventilateur
En ce début de mois d’août
Malgré la touffeur ambiante
Il dort
Accompagné par des ronflements
Qui imitent le dégorgement d’un évier
Les mains croisées sur le ventre
Apaisées tachetées de brun
Avec la montre accrochée au poignet décharné
Où s’écoule le temps
Un vieux pantalon de pyjama bleu
Fripé autour des jambes étalées
Il dort.
Pauvre homme
Vieillard au crépuscule de son chemin
Il dort comme un bébé encore au téton
Une goutte blanche au coin des lèvres
Et toujours
Le flux et le reflux
Le ressac des vagues d’air dans le chemin des boyaux
L’expression bruyante de la vie toujours là
Il y a un an
Vieillard encore vaillant
Bon pied bon œil au côté de sa dame
Sur la photo au chevet de son lit
Caressé par un bouquet de violettes
Il dansait
Contre ce tableau
Déposé par quelque main attentionnée
Un rouleau de papier doux au toucher
Dresse son cylindre rose
Tout se mêle
Passé et présent
Sordide et sublime
Une spirale s’est formée
Qui entraîne en dansant
Le pauvre vieux corps fatigué
Vers le dernier repos
Vers le très long sommeil
Pour l’heure c’est la sieste
Les poils de nez s’agitent
Sous le souffle
De vie qui expire
Et aspire encore
La bouche entrouverte est avide d’air
Elle dévore la vie comme elle dévore les mets
Férocement.
Voracement.
Avidement.
Comment en pourrait-il être autrement ?
Comment accepter
Comment vivre cette traversée entre la vie et l’oubli
Le néant, la disparition de soi-même
de la conscience d’être vivant ?
Comment concevoir la disparition à soi-même ?
Elle s’en va par petits bouts, par petits temps
C’est l’absence, c’est les yeux vides, la bouche molle
Soudain, un regard s’allume, les lèvres se plissent
Et c’est l’esprit qui revient.
L’homme présent devant vous
Exprime son intelligence sensible
Fatigué certes mais pleinement présent
Les minutes s’écoulent
Et l’esprit à nouveau se retire
Les volets des pupilles se ferment
La langue s’affaisse
Le cou s’amollit
Et la tête se fane sur la poitrine
Un ronflement sonore de chasse d’eau
Fait retentir la vie encore présente
Et le vieux plonge dans des rêves
D’initiation au grand sommeil
Des rêves gris sans couleurs
Sans goût et sans odeur
Sans saveur et sans caresse
Des rêves donnant le goût et la saveur du passage.
Il dort
Il dort sans trêve
Rêve-t-il ?
Il fait la sieste
Sous la caresse du ventilateur
En ce début de mois d’août
Malgré la touffeur ambiante
Il dort
Accompagné par des ronflements
Qui imitent le dégorgement d’un évier
Les mains croisées sur le ventre
Apaisées tachetées de brun
Avec la montre accrochée au poignet décharné
Où s’écoule le temps
Un vieux pantalon de pyjama bleu
Fripé autour des jambes étalées
Il dort.
Pauvre homme
Vieillard au crépuscule de son chemin
Il dort comme un bébé encore au téton
Une goutte blanche au coin des lèvres
Et toujours
Le flux et le reflux
Le ressac des vagues d’air dans le chemin des boyaux
L’expression bruyante de la vie toujours là
Il y a un an
Vieillard encore vaillant
Bon pied bon œil au côté de sa dame
Sur la photo au chevet de son lit
Caressé par un bouquet de violettes
Il dansait
Contre ce tableau
Déposé par quelque main attentionnée
Un rouleau de papier doux au toucher
Dresse son cylindre rose
Tout se mêle
Passé et présent
Sordide et sublime
Une spirale s’est formée
Qui entraîne en dansant
Le pauvre vieux corps fatigué
Vers le dernier repos
Vers le très long sommeil
Pour l’heure c’est la sieste
Les poils de nez s’agitent
Sous le souffle
De vie qui expire
Et aspire encore
La bouche entrouverte est avide d’air
Elle dévore la vie comme elle dévore les mets
Férocement.
Voracement.
Avidement.
Comment en pourrait-il être autrement ?
Comment accepter
Comment vivre cette traversée entre la vie et l’oubli
Le néant, la disparition de soi-même
de la conscience d’être vivant ?
Comment concevoir la disparition à soi-même ?
Elle s’en va par petits bouts, par petits temps
C’est l’absence, c’est les yeux vides, la bouche molle
Soudain, un regard s’allume, les lèvres se plissent
Et c’est l’esprit qui revient.
L’homme présent devant vous
Exprime son intelligence sensible
Fatigué certes mais pleinement présent
Les minutes s’écoulent
Et l’esprit à nouveau se retire
Les volets des pupilles se ferment
La langue s’affaisse
Le cou s’amollit
Et la tête se fane sur la poitrine
Un ronflement sonore de chasse d’eau
Fait retentir la vie encore présente
Et le vieux plonge dans des rêves
D’initiation au grand sommeil
Des rêves gris sans couleurs
Sans goût et sans odeur
Sans saveur et sans caresse
Des rêves donnant le goût et la saveur du passage.
2 2 2011
Re: Le vieil homme
Bonjour, pour des raisons personnelles, votre poème m'a profondément émue.
Merci pour cette lecture, ce d'émotions
Amitiés
Ambre
Merci pour cette lecture, ce d'émotions
Amitiés
Ambre
Invité- Invité
Re: Le vieil homme
un tableau très réaliste !Eschyle a écrit:Il dort
Il dort
Il dort sans trêve
Rêve-t-il ?
Il fait la sieste
Sous la caresse du ventilateur
En ce début de mois d’août
Malgré la touffeur ambiante
Il dort
Accompagné par des ronflements
Qui imitent le dégorgement d’un évier
Les mains croisées sur le ventre
Apaisées tachetées de brun
Avec la montre accrochée au poignet décharné
Où s’écoule le temps
Un vieux pantalon de pyjama bleu
Fripé autour des jambes étalées
Il dort.
Pauvre homme
Vieillard au crépuscule de son chemin
Il dort comme un bébé encore au téton
Une goutte blanche au coin des lèvres
Et toujours
Le flux et le reflux
Le ressac des vagues d’air dans le chemin des boyaux
L’expression bruyante de la vie toujours là
Il y a un an
Vieillard encore vaillant
Bon pied bon œil au côté de sa dame
Sur la photo au chevet de son lit
Caressé par un bouquet de violettes
Il dansait
Contre ce tableau
Déposé par quelque main attentionnée
Un rouleau de papier doux au toucher
Dresse son cylindre rose
Tout se mêle
Passé et présent
Sordide et sublime
Une spirale s’est formée
Qui entraîne en dansant
Le pauvre vieux corps fatigué
Vers le dernier repos
Vers le très long sommeil
Pour l’heure c’est la sieste
Les poils de nez s’agitent
Sous le souffle
De vie qui expire
Et aspire encore
La bouche entrouverte est avide d’air
Elle dévore la vie comme elle dévore les mets
Férocement.
Voracement.
Avidement.
Comment en pourrait-il être autrement ?
Comment accepter
Comment vivre cette traversée entre la vie et l’oubli
Le néant, la disparition de soi-même
de la conscience d’être vivant ?
Comment concevoir la disparition à soi-même ?
Elle s’en va par petits bouts, par petits temps
C’est l’absence, c’est les yeux vides, la bouche molle
Soudain, un regard s’allume, les lèvres se plissent
Et c’est l’esprit qui revient.
L’homme présent devant vous
Exprime son intelligence sensible
Fatigué certes mais pleinement présent
Les minutes s’écoulent
Et l’esprit à nouveau se retire
Les volets des pupilles se ferment
La langue s’affaisse
Le cou s’amollit
Et la tête se fane sur la poitrine
Un ronflement sonore de chasse d’eau
Fait retentir la vie encore présente
Et le vieux plonge dans des rêves
D’initiation au grand sommeil
Des rêves gris sans couleurs
Sans goût et sans odeur
Sans saveur et sans caresse
Des rêves donnant le goût et la saveur du passage.
2 2 2011
belle lecture avec vous, franchement.
amitiés
lazhar- Nombre de messages : 638
Humeur : pas trop rêveur..! ni trop réaliste
Date d'inscription : 27/05/2010
Re: Le vieil homme
*Tout se mêle
Passé et présent
Sordide et sublime
Une spirale s’est formée
Qui entraîne en dansant
Le pauvre vieux corps fatigué
Vers le dernier repos
Vers le très long sommeil*
toute créature est vouée à connaitre le déclin un jour certain
Passé et présent
Sordide et sublime
Une spirale s’est formée
Qui entraîne en dansant
Le pauvre vieux corps fatigué
Vers le dernier repos
Vers le très long sommeil*
toute créature est vouée à connaitre le déclin un jour certain
Lucie- Nombre de messages : 340
Date d'inscription : 18/01/2011
Re: Le vieil homme
J'ai repris ce texte écrit il y a cinq ans grâce à vous, grâce à ce lieu virtuel... Grâce vous soit rendue à toutes et à tous qui échangez ici.
Merci.
Merci.
Re: Le vieil homme
tout le plaisir et dans l'échange
pour nous tous auteurs et lecteurs
pour nous tous auteurs et lecteurs
davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Le vieil homme
Eschyle a écrit:Il dort
Il dort
Il dort sans trêve
Rêve-t-il ?
Il fait la sieste
Sous la caresse du ventilateur
En ce début de mois d’août
Malgré la touffeur ambiante
Il dort
Accompagné par des ronflements
Qui imitent le dégorgement d’un évier
Les mains croisées sur le ventre
Apaisées tachetées de brun
Avec la montre accrochée au poignet décharné
Où s’écoule le temps
Un vieux pantalon de pyjama bleu
Fripé autour des jambes étalées
Il dort.
Pauvre homme
Vieillard au crépuscule de son chemin
Il dort comme un bébé encore au téton
Une goutte blanche au coin des lèvres
Et toujours
Le flux et le reflux
Le ressac des vagues d’air dans le chemin des boyaux
L’expression bruyante de la vie toujours là
Il y a un an
Vieillard encore vaillant
Bon pied bon œil au côté de sa dame
Sur la photo au chevet de son lit
Caressé par un bouquet de violettes
Il dansait
Contre ce tableau
Déposé par quelque main attentionnée
Un rouleau de papier doux au toucher
Dresse son cylindre rose
Tout se mêle
Passé et présent
Sordide et sublime
Une spirale s’est formée
Qui entraîne en dansant
Le pauvre vieux corps fatigué
Vers le dernier repos
Vers le très long sommeil
Pour l’heure c’est la sieste
Les poils de nez s’agitent
Sous le souffle
De vie qui expire
Et aspire encore
La bouche entrouverte est avide d’air
Elle dévore la vie comme elle dévore les mets
Férocement.
Voracement.
Avidement.
Comment en pourrait-il être autrement ?
Comment accepter
Comment vivre cette traversée entre la vie et l’oubli
Le néant, la disparition de soi-même
de la conscience d’être vivant ?
Comment concevoir la disparition à soi-même ?
Elle s’en va par petits bouts, par petits temps
C’est l’absence, c’est les yeux vides, la bouche molle
Soudain, un regard s’allume, les lèvres se plissent
Et c’est l’esprit qui revient.
L’homme présent devant vous
Exprime son intelligence sensible
Fatigué certes mais pleinement présent
Les minutes s’écoulent
Et l’esprit à nouveau se retire
Les volets des pupilles se ferment
La langue s’affaisse
Le cou s’amollit
Et la tête se fane sur la poitrine
Un ronflement sonore de chasse d’eau
Fait retentir la vie encore présente
Et le vieux plonge dans des rêves
D’initiation au grand sommeil
Des rêves gris sans couleurs
Sans goût et sans odeur
Sans saveur et sans caresse
Des rêves donnant le goût et la saveur du passage.
2 2 2011
une soirée d'été le soleil disparait à l'horizon, sa lumière généreuse marque ses pas dans la tendresse du vivant mais est aussi prémisse du changement le couché n'est jamais instantanée.
merci de la lecture
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Dominique
bdom94- Nombre de messages : 181
loisirs : sports brico lecture sortie danse etc
Humeur : changeante de douce à colère
Date d'inscription : 26/01/2011
Re: Le vieil homme
Une telle justesse d'écriture rend ce poème cruellement beau....
ainsi s'en va la vie...
ainsi s'en va la vie...
rychar- Nombre de messages : 5906
loisirs : écriture, vélo,musique,
Humeur : rêveur
Date d'inscription : 17/03/2010
Re: Le vieil homme
Je partage l'avis et les mots de Rychar
qui ne peut que nous rappeler des bons et mauvais moments
qui ne peut que nous rappeler des bons et mauvais moments
Re: Le vieil homme
La vie s'écoule , et quand vient la fin les minutes deviennent des heures , souvenirs d'un passé qui n'enlacent plus le présent...
très beau
Amicalement
très beau
Amicalement
EsMéralda- Nombre de messages : 367
Humeur : .....
Date d'inscription : 09/09/2010
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