La Fabrique de mots

Hello!

Alors j'ai eu l'idée d'une sorte d'atelier d'écriture.

En fait, le principe est simple: le lundi, quelqu'un(e) lance un sujet, et le reste des participant(e)s doit dans la semaine, dimanche inclut, répondre au sujet en écrivant un texte en prose d'à peu près une page et demi-deux pages. Forme libre du moment qu'il s'agit d'un texte en prose.

ça vous dit?

un texte oui, une page et demi? peut-être pas !
juste quelques lignes celon la générosité de la muse de chacun!

suis partante
ça sera à vous de lancer le premier sujet

rendez-vous lundi alors?

ça roule, rendez-vous lundi!! :)

Premier sujet: la route. Il y a donc jusqu'à dimanche pour poster les contributions.

Soyez inspirés :)

chemin creux, celui des aieux ?
chemin pieux de nos vieux ?
visage sinueux ?
celui de nos traditions ?
ou majestueux ?

la route pour moi relie passé-présent au futur
sans ces liens le modernisme ne peut tisser sa toile

Les roues du temps tracent les routes vers le futur
Deux sillons imprimant la terre du présent
Une mène aux soiuvenirs , l'autre aux rêves sans limites
Tantôt habillées de verdure d'espoir
Tantôt drapées de noir et d'amer

La route du bonheur est peut-être la route de l'oubli.

La route de l'émancipation des femmes est encor longue
La route de ses droits est trop trop longue et difficile

C'est aujourd'hui, la Journée Internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes ce phénomène menaçant la stabilité et la sécurité des familles... la réalité impose aux différents intervenants de s'investir davantage et sérieusement pour rompre avec ce type de pratiques et contribuer à la diminution des taux de plus en plus élevés de la violence au sein de la famille.
La femme souffre toujours dans le monde entier ...sa route de liberté ne fait que serpenter...

L'hiver venait de tomber, et je m'emmerdais ferme dans le wagon du train pour Lyon.
Entre deux pages d'un bouquin où l'auteur refaisait le monde avec ce qu'il fallait de cynisme pour qu'il soit encore pire qu'avant, je suis sorti sur le ballast fumer une clope et faire une bataille de bouses de neige avec les vaches qui regardaient passer les trains. Un vieux contrôleur barbu et ventripotent a avisé mon billet, dûment troué à la montée à la gare de Quimper.

On a discutés un peu, il m'a dit qu'il revenait d'un voyage aux Seychelles, et qu'à peine deux jours après le retour il se retrouvait dans la campagne au milieu de la neige. Je crois qu'il a dit quelque chose après au sujet du dépaysement mais j'avoue que j'écoutais plus trop à ce moment là... je venais de me prendre une bouse de neige dans la tête, à laquelle était attachée une feuille de papier.

Je pris la feuille, et lu un bref mot :

« Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller. » (Jack Kerouac, Sur la Route)

Je reposais la feuille de papier, et vit le contrôleur s'en aller de sa démarche lourde et claudicante. Il devait songer aux palmiers des Seychelles...

Moi je pensais plutôt aux mesas oubliées des déserts Américains, et bizarrement à la Côte des Squelettes de Namibie, là où pourrissent des centaines de tankers rouillés, que personne ne vient désosser pour vendre la ferraille à un bon prix. Solitude....

***

Arrivé à la Gare de Lyon, je pris un taxi pour le centre-ville, et le Vieux Lyon. Je voulais me perdre au fin fond d'un des bars si typiques de la Rue Saint-Jean...

Une bière à la main, je regardais passer les gens, la rue assourdissante autour de moi hurlait (1).

Tout à coup, une fille se détacha du lot: longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse (2).

Elle vint vers moi, s'assit à ma table et, toujours sans me regarder, commanda un Fernet Branca Double.

Puis elle me dit: "je viens de l'est, je pars demain pour Dieu sait où mais je ne reste pas ici. Tu viens avec moi?
-Eh ben.... je n'ai nulle part d'autre où aller, alors va pour ailleurs.
-Parfait, rendez-vous demain à 14h au même endroit."

Elle avala d'un trait son Fernet Branca double, et partit sans un mot ni un geste.

Je dormis avec les clochards sur le parvis de l'église Saint-Jean, sous la belle étoile de Notre-Dame de Fourvières qui brillait en haut de la colline d'en face.

Le lendemain, 14h, j'étais au rendez-vous. Elle aussi. "On y va?"

On a marché jusqu'à la gare Saint-Paul (celle-là je vous l'accorde faut vraiment la connaître...), puis pris un tortilleur pour Tassin. De là, stop jusqu'à une bourgade perdue.

Et marche, marche, marche... sur des routes désertes et des voies de chemin de fer abandonnées. Quand le soleil se couchait, on entendait que nos notes et le bruit de nos bottes (3).

Deux amants en route pour nulle part, deux vagabonds solitaires, sur la route...

(1) et (2): Baudelaire, à une passante
(3) Cabrel, Les Chemins de Traverse

Désolé pour le retard, mais voici le sujet de cette semaine: le rien.

Soyez inspiré(e)s!

Apparemment ça branche pas grand monde...

je propose:
"L'humour a t'il sa place dans la poésie ?"

lazhar a écrit:je propose:
"L'humour a t'il sa place dans la poésie ?"

comment ne le serait-il pas !

Je pense que oui, j’ai lu des poésie d’humour deJean La Fontaine et d’autres, il n’y à pas de limite dans la poésie je pense !


Les Femmes et le Secret

Rien ne pèse tant qu'un secret
Le porter loin est difficile aux Dames :
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d'hommes qui sont femmes.
Pour éprouver la sienne un mari s'écria
La nuit étant près d'elle : O dieux ! qu'est-ce cela ?
Je n'en puis plus ; on me déchire ;
Quoi j'accouche d'un oeuf ! - D'un oeuf ? - Oui, le voilà
Frais et nouveau pondu. Gardez bien de le dire :
On m'appellerait poule. Enfin n'en parlez pas.
La femme neuve sur ce cas,
Ainsi que sur mainte autre affaire,
Crut la chose, et promit ses grands dieux de se taire.
Mais ce serment s'évanouit
Avec les ombres de la nuit.
L'épouse indiscrète et peu fine,
Sort du lit quand le jour fut à peine levé :
Et de courir chez sa voisine.
Ma commère, dit-elle, un cas est arrivé :
N'en dites rien surtout, car vous me feriez battre.
Mon mari vient de pondre un oeuf gros comme quatre.
Au nom de Dieu gardez-vous bien
D'aller publier ce mystère.
- Vous moquez-vous ? dit l'autre : Ah ! vous ne savez guère
Quelle je suis. Allez, ne craignez rien.
La femme du pondeur s'en retourne chez elle.
L'autre grille déjà de conter la nouvelle :
Elle va la répandre en plus de dix endroits.
Au lieu d'un oeuf elle en dit trois.
Ce n'est pas encore tout, car une autre commère
En dit quatre, et raconte à l'oreille le fait,
Précaution peu nécessaire,
Car ce n'était plus un secret.
Comme le nombre d'oeufs, grâce à la renommée,
De bouche en bouche allait croissant,
Avant la fin de la journée
Ils se montaient à plus d'un cent.

Jean de la Fontaine

Désolé pour le retard, mais j'ai déménagé et je n'ai pas internet dans mon nouvel appart'. Pas encore.

Pour cette semaine, je propose un sujet d'actualité: la désinformation.

la désinformation
le sens de ce mot est très fluctuant, il a des variantes selon les auteurs qui l'emploient.
il est plus proche du terme propagande que de la perte de l'info ou son absence et sa déformation.
sujet complexe