Tas de cendres…

Tas de cendres…

Mes paupières lourdes
Chargées de poussières
Se ferment sur un gris sombre,
Cachant toutes les bourdes
Gravées dans les pierres
Que j’entasse en décombres.

Monceau de restes,
Souvenirs heureux
Coulent en larmes pesantes.
Sur des amas de gestes,
Souvent besogneux,
J’empile ce qui me hante.

Et pourtant tel est le prétexte
Aux sourires maquillés,
Marchands de mobiles !
Je suis toujours hors du texte,
Plus proche d’un sujet,
Aux vers d’argile.

Je rassemble, méthodique
Toutes les lettres écrites
De mes doigts terrifiés,
Où l’encre sympathique,
Recèle explicite,
Des poèmes brûlés.

Brûlés par le sel,
Des sanglots déversés
Au fil larmoyant.
Que la moindre étincelle,
Pourrait embraser,
Si je me faisais éloquent.

Par mots et par vents,
En difficiles formules
De tournures empruntées,
Suppliciés par les chants
De cendres au crépuscule,
Tant de fois consumées.

Je n’écrirai plus
D’histoires douceâtres,
D’épopées amoureuses.
De la vie j’ai reçu,
Une pièce de théâtre,
Une lumière joueuse.

Une bouffée d’oxygène,
Preuve d’existence,
Me gifla en retour,
J’en oubliai ma gêne
Et saisis ma chance,
Plongeant dans l’amour.

JL