joiedevie Forum de Aziza Rahmouni
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Poèmes surréalistes

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Poèmes surréalistes Empty Poèmes surréalistes

Message par magda Ven 9 Avr - 19:00




Petite Sirène...


Elle habitait dans cette mer des flots violents
Suscitait ce goût amer des maux lancinants,
Sombre sirène chantait des tons enivrants,
Une trombe de peines hantait son long chant.
Immense désarroi naissait de ses refrains
Et l'encens de sa voix parfumait mon destin,
Monodie obsédante s'entendait de loin,
A l'euphonie ardente, résonnait sans fin.
Plaignant les disparus et les défunts récents,
Envoûtant les blessés tus, leurs desseins fuyant,
Inlassablement elle maintenait ce chant,
Noyant dans le néant mes pensées en suspens.
Elle obnubilait mon esprit, si âcre à plein,
Pullulait en rêveries, simulacres vains :
Elle brillait de faux espoirs, tendait la main,
Tel un reflet sur l’eau miroir, mimait le bien.
Itinérant dans ce monde létal d’errants
Transitant dans sa ronde fatale de sang
Elle m’ approchait lentement en psalmodiant
Subjuguait mes derniers instants tout doucement.
Insensible à ma peine, souffrance et chagrin
Risible vilaine, panse mes incertains.
Eloigne-moi de ces tristes moments lointains.
Noie-moi dans l’abysse de l'océan carmin.
Exacerbe mes visions, soupirs du conscient,
Mes gerbes d’apparitions, délires déments.
Assène ma raison de mirages d’antan,
Vaines illusions d’une rage d’inconscient.
Implacable vérité : je suis un pantin
Entraînable, inanimé, suis ces doux filins
Noués par les promesses d’un amour certain,
Effilés par l’ivresse d’ être toujours sien.
Soulage mon sort jette moi l'enchantement
Ton gage est la mort,lamproie avide de sang.
Perdu dans mes divagations, je me méprends
La vue de ces drôles apparitions surprend.
Une poignée de créatures à dix mains
Surexcitées d' allures d'impies gobelins,
M’agrippent, invoquent leur déité divin.
Ils m’extirpent des rocs jonchés dans ce ravin.
Est l’ultime fin quand ta mélodie s’éteint ?
Noir abyme de satin m’envahit je crains.
Nuit, ma reine, souveraine je suis l'étrenne.
E................................................................
Un poème de sirène (créature mythique) en alexandrin avec des assonances (rimes alternées en AN et an IN)simulant une sirène (d'ambulance, an,in,an,in,an,in...), à noter que le dernier vers en totalité est obtenu par les acrostiches en gras. C'est pas la classe? je m'étonnes moi même mdr ! ;-) A noter également que par rapport au mot étrenne, on peut supposer que l'action s'est déroulée au moment des fêtes de fin d'année, mais que s'est il donc bien passé ? A vous d'imaginer l'histoire, qui est libre de toute interprétation.
magda
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Poèmes surréalistes Empty Dérive mélancolique...

Message par magda Ven 9 Avr - 19:01




Dans la ville engloutie par la mer des flots ombres,
Un fragile ahuri se perd dans ses décombres.
Son temple le noir ciel, auréolé d’étoiles,
D’ amples vœux irréels, est tapissé de voiles.

Des brouillards opaques l’empêchent d’avancer.
Ses phares fantasques, rêches rêves dorés,
Ne percent la brume des chimères passés,
Perse d’amertume n’est sa terre sacrée.


Il dérive en Errant,
Sur sa barque d’amant,
Vogue sur l’océan,
Vers sa Pangée d’antan.


Dans l’idylle en oubli, un air aux notes sombres
En subtile harmonie altère ses encombres.
Il contemple frêle, son immaculée toile
Campe l’Eternelle, son aimée dans sa moelle.

De ses tares marques s’assèche le passé.
Le blafard monarque prêche des effacés.
La herse de brumes, barrière de regrets
Se disperse écume, poussière aux milles souhaits.

Je dérive en Errant,
Sur ma barque d’amant,
Vogue sur l’océan,
Vers ma Pangée d’antan.

Je viens à toi, l’Avant,
Pour fuir le Maintenant.
Je flotte sur le temps,
Passé, est mon présent
.

Note de l'auteur : Structure composé de deux quatrains en alexandrins, suivi d'un quatrain cadencé (que l'on peut considéré comme un refrain) à 6 pieds, enchainé par deux autres quatrains en alexandrins (à noter que j'ai gardé les mêmes assonances (rimes) qu'ils soient finaux ou intérieurs, des deux premiers quatrains héhéhé lol) pour finir sur le refrain modifié en précisant l'identité du "il" c'est à dire l'auteur pour une meilleure implication, suivi d'un dernier quatrain à six pieds pour préciser ses appréhensions. Le changement de rythme est intentionnel et peut pour certains casser le rythme global du poème mais c'était plus pour simuler les remous des vagues de la mélancolie... Merci de m'avoir lu.
magda
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Poèmes surréalistes Empty noir

Message par magda Ven 9 Avr - 19:02

NOIR
Une bougie s'éteint
Quelque part dans la nuit,
Sa lumière s'enfuit
Mais la Lune l'étreint.
J'aimerais que ce soir
Un nuage la caresse,
Pour qu'elle disparaisse
À jamais dans le noir.
Mes deux yeux sont éteints
Et le chagrin m'étreint,
Parce que tu t'enfuis
Quelque part dans la nuit.
Il faut une caresse
Pour que tu disparaisses,
Comme tu fais ce soir
À jamais dans le noir.
Une lueur m'atteint
Quelque part dans la nuit,
C'est la tienne qui fuit
Comme un soupir s'éteint.
Mon âme est en détresse
Sans dépit je la laisse,
Aller venir te voir
Pour te dire bonsoir.
Mon amour s'est éteint
Quelque part dans la nuit,
Sa lumière s'enfuit
Mais mon cœur la retient.
Mes larmes dérisoires
Ivres de ma tristesse,
Coulent et disparaissent
À jamais dans le noir.
Mes songes ont déteint
Sur le jour et la nuit,
Quand par crainte je fuis
Le remord me retient.
Ma peur est dérisoire
Car la mort me caresse,
Pour que je disparaisse
À jamais dans le noir.


Rédigé par: Lucas
magda
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Poèmes surréalistes Empty paul éluard: la terre bleue

Message par yassine Jeu 15 Avr - 12:42

La terre est bleue


La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s'entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d'alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d'indulgence
À la croire toute nue.

Les guêpes fleurissent vert
L'aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.

Oeil de sourd
Faites mon portait.
Il se modifiera pour remplir tous les vides.
Faites mon portrait sans bruit, seul le silence,
A moins que - s'il - sauf - excepté -
Je ne vous entends pas.

Il s'agit, il ne s'agit plus.
Je voudrais ressembler -
Fâcheuse coïncidence, entre autres grandes affaires.
Sans fatigue, têtes nouées
Aux mains de mon activité.

- 1929 -

Ce poème provient du recueil intitulé " L'amour la poésie "
yassine
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Poèmes surréalistes Empty Onze haï-kaïs

Message par yassine Jeu 15 Avr - 12:43

paul éluard

I

A moitié petite,
La petite
Montée sur un banc.


II

Le vent
Hésitant
Roule une cigarette d'air.


III

Palissade peinte
Les arbres verts sont tout rosés
Voilà ma saison.


IV

Le cœur à ce qu'elle chante
Elle fait fondre la neige
La nourrice des oiseaux.


V

Paysage de paradis
Nul ne sait que je rougis
Au contact d'un homme, la nuit.


VI

La muette parle
C'est l'imperfection de l'art
Ce langage obscur.


VII

L'automobile est vraiment lancée
Quatre têtes de martyrs
Roulent sous les roues.


VIII

Roues des routes,
Roues fil à fil déliées,
Usées.


IX

Ah ! mille flammes, un feu, la lumière,
Une ombre!
Le soleil me suit.


X

Femme sans chanteur,
Vêtements noirs, maisons grises,
L'amour sort le soir.


XI

Une plume donne au chapeau
Un air de légèreté
La cheminée fume.


- 1920 -

Ce poème provient du recueil intitulé " Pour vivre ici "
yassine
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Poèmes surréalistes Empty Les ciseaux et leur père

Message par yassine Jeu 15 Avr - 12:43

paul éluard

Le petit est malade, le petit va mourir. Lui qui nous a
donné la vue, qui a enfermé les obscurités dans les forêts
de sapins, qui séchait les rues après l'orage. Il avait,
il avait un estomac complaisant, il portait le plus doux
climat dans ses os et faisait l'amour avec les clochers.
Le petit est malade, le petit va mourir. Il tient
maintenant le monde par un bout et l'oiseau par les
plumes que la nuit lui rapporte. On lui mettra une
grande robe, une robe sur moyen panier, fond d'or,
brodée avec l'or de couleur, une mentonnière avec des
glands de bienveillance et des confettis dans les cheveux.
Les nuages annoncent qu'il n'en a plus que pour deux
heures. A la fenêtre, une aiguille à l'air enregistre les
tremblements et les écarts de son agonie. Dans leurs
cachettes de dentelle sucrée, les pyramides se font de
grandes révérences et les chiens se cachent dans les rébus
- les majestés n'aiment pas qu'on les voie pleurer. Et
le paratonnerre ? Où est monseigneur le paratonnerre ?
Il était bon. Il était doux. Il n'a jamais fouetté le
vent, ni écrasé la boue sans nécessité. Il ne s'est jamais
enfermé dans une inondation. Il va mourir. Ce n'est
donc rien du tout d'être petit ?

- 1922 -

Ce poème provient du recueil intitulé " Les malheurs des immortels "
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Poèmes surréalistes Empty Mon petit Mont Blanc

Message par yassine Jeu 15 Avr - 12:44

paul éluard

La petite personne noire a froid. A peine si trois
lumières bougent encore, à peine si les planètes,
malgré leur voilure complète, avancent en flottant :
depuis trois heures il n'y a plus de vent, depuis trois
heures la gravitation a cessé d'exister. Dans les tourbières,
les herbes noires sont menacées par le prestidigitateur
et restent en terre avec les chauves et la
douceur de leur chair que le jour commence à broder
de nuages amers.

- 1922 -

Ce poème provient du recueil intitulé " Les malheurs des immortels "
yassine
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Poèmes surréalistes Empty Rencontre de deux sourires;paul éluard

Message par yassine Jeu 15 Avr - 12:45

Dans le royaume des coiffeurs, les heureux ne perdent
pas tout leur temps à être mariés. Au-delà de la
coquetterie des guéridons, les pattes des canards
abrègent les cris d'appel des dames blanches. Dans la
manche du violon, vous trouverez les cris des grillons.
Dans la manche du manchot, vous trouverez le philtre
pour se faire tuer. Vous serez étonnés de retrouver la
splendeur de vos miroirs dans les ongles des aigles.
Regardez ces petits serpents canonisés qui, à la veille
de leur premier bal, lancent du sperme avec leurs
seins. La richesse a tellement troublé leurs ambitions
qu'ils posent des énigmes éternelles aux antiquaires
qui passent. Écoutez les soupirs de ces femmes coiffées en papillon.

- 1922 -

Ce poème provient du recueil intitulé " Les malheurs des immortels "
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Poèmes surréalistes Empty Les deux tout; paul éluard

Message par yassine Jeu 15 Avr - 12:45

Par un froid de papier, les écoliers du vide rougissent
à travers les vitres. Un grand rideau sur la façade
se gonfle de petits monstres.
L'ébéniste est représenté jusqu'aux genoux. Enfermé
dans son prototype jusqu'en été, il fait tomber
tout doucement son fils dormeur aux yeux galonnés
d'or. Si l'on impose sur ses épaules la détestable
armée des quilles mortes, les poissons s'en vont pour
accrocher leurs barbes mouillées au plafond de la
mer.
La lenteur de ses gestes lui donne toutes les illusions.
Dépouillé de ses habits de verre bleu et de ses moustaches
incassables, un demi-scrupule l'empêche de
dormir sous la neige qui commence à tomber.
Son amour vu d'en bas avec l'idéal de la perspective, il part demain.

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Poèmes surréalistes Empty Conseils d'Ami; paul éluard

Message par yassine Jeu 15 Avr - 12:46


Ramassez sous les chênes les taches de rousseur et
les grains de beauté,
suivez en barque les troupeaux des jours d'éclipsé,
contemplez avec des cailloux dans les yeux l'immobilité
des mannequins tout puissants,
divisez en dansant le claquement des fouets,
voyez les femmes, à quarante ans, elles laissent leur
cœur dans le tronc des pauvres et remplacent les
légumes par des attitudes classiques.

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Ce poème provient du recueil intitulé " Les malheurs des immortels
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Poèmes surréalistes Empty Re: Poèmes surréalistes

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