Edmond Rostand
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Edmond Rostand
Certes, ce sentiment |
Certes, ce sentiment Qui m' envahit, terrible et jaloux, c' est vraiment De l' amour, il en a toute la fureur triste ! De l' amour, -et pourtant il n' est pas égoïste ! Ah ! Que pour ton bonheur je donnerais le mien, Quand même tu devrais n' en savoir jamais rien, S' il se pouvait, parfois, que de loin, j' entendisse Rire un peu le bonheur né de mon sacrifice ! Chaque regard de toi suscite une vertu Nouvelle, une vaillance en moi ! Commences-tu A comprendre, à présent ? Voyons, te rends-tu compte ? Sens-tu, mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte ? ... Oh ! Mais vraiment, ce soir, c' est trop beau, c' est trop doux ! Je vous dis tout cela, vous m' écoutez, moi, vous ! C' est trop ! Dans mon espoir même le moins modeste, Je n' ai jamais espéré tant ! Il ne me reste Qu' à mourir maintenant ! C' est à cause des mots Que je dis qu' elle tremble entre les bleus rameaux ! Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles ! Car tu trembles ! Car j' ai senti, que tu le veuilles Ou non, le tremblement adoré de ta main Descendre tout le long des branches du jasmin ! | |
Auteur : Edmond Rostand (1868-1918) |
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Edmond Rostand
Tous ceux, tous ceux, tous ceux |
Tous ceux, tous ceux, tous ceux Qui me viendront, je vais vous les jeter, en touffe, Sans les mettre en bouquet : je vous aime, j' étouffe, Je t' aime, je suis fou, je n' en peux plus, c' est trop ; Ton nom est dans mon coeur comme dans un grelot, Et comme tout le temps, Roxane, je frissonne, Tout le temps le grelot s' agite, et le nom sonne ! De toi, je me souviens de tout, j' ai tout aimé : Je sais que l' an dernier, un jour, le douze mai, Pour sortir le matin tu changeas de coiffure ! J' ai tellement pris pour clarté ta chevelure Que comme lorsqu' on a trop fixé le soleil, On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil, Sur tout, quand j' ai quitté les feux dont tu m' inondes, Mon regard ébloui pose des taches blondes ! | |
Auteur : Edmond Rostand (1868-1918) |
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
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Re: Edmond Rostand
Certes, ce sentiment |
Certes, ce sentiment Qui m' envahit, terrible et jaloux, c' est vraiment De l' amour, il en a toute la fureur triste ! De l' amour, -et pourtant il n' est pas égoïste ! Ah ! Que pour ton bonheur je donnerais le mien, Quand même tu devrais n' en savoir jamais rien, S' il se pouvait, parfois, que de loin, j' entendisse Rire un peu le bonheur né de mon sacrifice ! Chaque regard de toi suscite une vertu Nouvelle, une vaillance en moi ! Commences-tu A comprendre, à présent ? Voyons, te rends-tu compte ? Sens-tu, mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte ? ... Oh ! Mais vraiment, ce soir, c' est trop beau, c' est trop doux ! Je vous dis tout cela, vous m' écoutez, moi, vous ! C' est trop ! Dans mon espoir même le moins modeste, Je n' ai jamais espéré tant ! Il ne me reste Qu' à mourir maintenant ! C' est à cause des mots Que je dis qu' elle tremble entre les bleus rameaux ! Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles ! Car tu trembles ! Car j' ai senti, que tu le veuilles Ou non, le tremblement adoré de ta main Descendre tout le long des branches du jasmin ! | |
Auteur : Edmond Rostand (1868-1918) |
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
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