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Poèmes Forêt et bois

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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Poèmes Forêt et bois

Message par roby Ven 26 Mar - 17:58

Rappel du premier message :

Pierre de Ronsard
"À la forêt de Gastine"


Couché sous tes ombrages verts,
Gastine, je te chante
Autant que les Grecs, par leurs vers
La forêt d'Érymanthe :
Car, malin, celer je ne puis
À la race future
De combien obligé je suis
À ta belle verdure,
Toi qui, sous l'abri de tes bois,
Ravi d'esprit m'amuses ;
Toi qui fais qu'à toutes les fois
Me répondent les Muses ;
Toi par qui de l'importun soin
Tout franc je me délivre,
Lorsqu'en toi je me perds bien loin,
Parlant avec un livre.
Tes bocages soient toujours pleins
D'amoureuses brigades
De Satyres et de Sylvains,
La crainte des Naïades !
En toi habite désormais
Des Muses le collège,
Et ton bois ne sente jamais
La flamme sacrilège !

roby
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Aux arbres morts :Albert Lozeau

Message par roby Ven 16 Avr - 18:59

Aux arbres morts


ARBRES qui verdoyez au soleil triomphant,
O fils harmonieux de la bonne nature,
Toujours debout, dressant votre fière stature,
Comment grandirez-vous si rien ne vous défend ?


La hache sur vos troncs retentit, et vous fend,
Et vous tombez au sol, avec un long murmure ;
Un frisson tel agite alors votre ramure
Qu’on entend, grands vaincus, sur vous pleurer le vent.

Loin des tristes cités barbares où nous sommes,
Dans des bois inconnus, hors du regard des hommes,
Beaux arbres, puissiez-vous revivre pour jamais !

Nous n’avons pas assez l’amour des verts feuillages
Pour que, dans les vallons ou sur les clairs sommets,
Vous abritiez nos fronts de vos bras chargés d’âges…
Albert Lozeau

roby

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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Le bois qui pleure

Message par Nadej-isis Sam 17 Avr - 16:02

Tout est mort ! ― vers d’autres climats
Les oiseaux vont chercher fortune,
Et la terre, sous les frimas,
Est blanche, au loin, comme la lune.


Le vent, pareil à cent taureaux,
Mugit au seuil de ma demeure ;
Le givre a brodé mes carreaux ;
À mon foyer, la bûche pleure :

― « Je me souviens !... je me souviens !...
Au pied des monts... dans le bois sombre...
Mon front large, en ces jours anciens,
Faisait, à terre, une grande ombre !

« Oh ! Les cieux en pluie épandus
Sur l’ébullition des sèves !
Oh ! Les ravissements perdus
Dans la profondeur de mes rêves !

« Et comme au bord des claires eaux
Frissonnait mon écorce grise,
Sous le pied leste des oiseaux
Ou les caresses de la brise !

« L’hiver venait, chassant l’été ;
Tout s’abritait au toit des villes ;
Seul, je gardais la majesté
Des existences immobiles !

« Et, dressant mon squelette noir
Sur la nudité des champs mornes,
Silencieux dans mon espoir
Des rajeunissements sans bornes,

« J’attendais ces temps plus heureux
Où, sur mes branches découvertes,
Le chant des merles amoureux
Ferait pousser des feuilles vertes !

« Plus de nids !... plus de vents dans l’air,
Secouant à flots mon feuillage !
La hache a, comme un pâle éclair,
Frappé mon tronc durci par l’âge ;

« Et, traîné des vallons charmants
Au chantier brutal des banlieues,
J’ai senti mes os, par moments,
Crier sous la scie aux dents bleues !... »

― La pauvre bûche pleure encor ;
Mais déjà, dans ses mille étreintes,
Le feu, comme un grand poulpe d’or,
Fait, sans pitié, mourir ses plaintes !

L’âme légère du vieux bois,
Moitié brise et moitié rosée,
Libre pour la première fois,
Flotte sur la cendre embrasée !...
Nadej-isis
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Albert Samain: Forêts

Message par magda Lun 19 Avr - 8:58

Vastes forêts, forêts magnifiques et fortes,
Quel infaillible instinct nous ramène toujours
Vers vos vieux troncs drapés de mousses de velours
Et vos étroits sentiers feutrés de feuilles mortes ?






Le murmure éternel de vos larges rameaux
Réveille encore en nous, comme une voix profonde,
L’émoi divin de l’homme aux premiers jours du monde,
Dans l’ivresse du ciel, de la terre, et des eaux.

Grands bois, vous nous rendez à la sainte nature.
Et notre cœur retrouve, à votre âme exalté,
Avec le jeune amour l’antique liberté,
Grands bois grisants et forts comme une chevelure !

Vos chênes orgueilleux sont plus durs que le fer ;
Dans vos halliers profonds nul soleil ne rayonne ;
L’horreur des lieux sacrés au loin vous environne,
Et vous vous lamentez aussi haut que la mer !

Quand le vent frais de l’aube aux feuillages circule,
Vous frémissez aux cris de mille oiseaux joyeux ;
Et rien n’est plus superbe et plus religieux
Que votre grand silence, au fond du crépuscule...

Autrefois vous étiez habités par les dieux ;
Vos étangs miroitaient de seins nus et d’épaules,
Et le Faune amoureux, qui guettait dans les saules,
Sous son front bestial sentait flamber ses yeux.

La nymphe grasse et rousse ondoyait aux clairières
Où l’herbe était foulée aux pieds lourds des silvains,
Et, dans le vent nocturne, au long des noirs ravins,
Le centaure au galop faisait rouler des pierres.

Votre âme est pleine encor des songes anciens ;
Et la flûte de Pan, dans les campagnes veuves,
Les beaux soirs où la lune argente l’eau des fleuves,
Fait tressaillir encor vos grands chênes païens.

Les muses, d’un doigt pur soulevant leurs longs voiles
À l’heure où le silence emplit le bois sacré,
Pensives, se tournaient vers le croissant doré,
Et regardaient la mer soupirer aux étoiles...

Nobles forêts, forêts d’automne aux feuilles d’or,
Avec ce soleil rouge au fond des avenues,
Et ce grand air d’adieu qui flotte aux branches nues
Vers l’étang solitaire, où meurt le son du cor.

Forêts d’avril : chansons des pinsons et des merles ;
Frissons d’ailes, frissons de feuilles, souffle pur ;
Lumière d’argent clair, d’émeraude et d’azur ;
Avril ! ... pluie et soleil sur la forêt en perles ! ...

Ô vertes profondeurs, pleines d’enchantements,
Bancs de mousse, rochers, sources, bruyères roses,
Avec votre mystère, et vos retraites closes,
Comme vous répondez à l’âme des amants !

Dans le creux de sa main l’amante a mis des mûres ;
Sa robe est claire encore au sentier déjà noir ;
De légères vapeurs montent dans l’air du soir,
Et la forêt s’endort dans les derniers murmures.

La hutte au toit noirci se dresse par endroits ;
Un cerf, tendant son cou, brame au bord de la mare
Et le rêve éternel de notre cœur s’égare
Vers la maison d’amour cachée au fond des bois.

Ô calme ! ... tremblement des étoiles lointaines !...
Sur la nappe s’écroule une coupe de fruits ;
Et l’amante tressaille au silence des nuits,
Sentant sur ses bras nus la fraîcheur des fontaines...

Forêts d’amour, forêts de tristesse et de deuil,
Comme vous endormez nos secrètes blessures,
Comme vous éventez de vos lentes ramures
Nos cœurs toujours brûlants de souffrance ou d’orgueil.

Tous ceux qu’un signe au front marque pour être rois,
Pâles s’en vont errer sous vos sombres portiques,
Et, frissonnant au bruit des rameaux prophétiques,
Écoutent dans la nuit parler de grandes voix.

Tous ceux que visita la douleur solennelle,
Et que n’émeuvent plus les soirs ni les matins,
Rêvent de s’enfoncer au cœur des vieux sapins,
Et de coucher leur vie à leur ombre éternelle.

Salut à vous, grands bois à la cime sonore,
Vous où, la nuit, s’atteste une divinité,
Vous qu’un frisson parcourt sous le ciel argenté,
En entendant hennir les chevaux de l’aurore.

Salut à vous, grands bois profonds et gémissants,
Fils très bons et très doux et très beaux de la terre,
Vous par qui le vieux cœur humain se régénère,
Ivre de croire encore à ses instincts puissants ;

Hêtres, charmes, bouleaux, vieux troncs couverts d’écailles,
Piliers géants tordant des hydres à vos pieds,
Vous qui tentez la foudre avec vos fronts altiers,
Chênes de cinq cents ans tout labourés d’entailles,

Vivez toujours puissants et toujours rajeunis ;
Déployez vos rameaux, accroissez votre écorce
Et versez-nous la paix, la sagesse et la force,
Grands ancêtres par qui les hommes sont bénis.
magda
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Anatole France-Les Poèmes dorés:Les Sapins

Message par Rita-kazem Lun 19 Avr - 12:10

On entend l'Océan heurter les promontoires;
De lunaires clartés blêmissent le ravin
Où l'homme perdu, seul, épars, se cherche en vain;
Le vent du nord, sonnant dans les frondaisons noires.
Sur les choses sans forme épand l'effroi divin.







Paisibles habitants aux lentes destinées,
Les grands sapins, pleins d'ombre et d'agrestes senteurs.
De leurs sommets aigus couronnent les hauteurs ;
Leurs branches, sans fléchir, vers le gouffre inclinées,
Tristes, semblent porter d'iniques pesanteurs.

Ils n’ont point de ramure aux nids hospitalière,
Us ne sont pas fleuris d'oiseaux et de soleil,
Ils ne sentent jamais rire le jour vermeil ;
Et, peuple enveloppé dans la nuit familière,
Sur la terre autour d'eux pèse un muet sommeil.

La vie, unique bien et part de toute chose.
Divine volupté des êtres, don des fleurs.
Seule source de joie et trésor de douleurs.
Sous leur rigide écorce est cependant enclose
Et répand dans leur corps ses secrètes chaleurs.

Ils vivent. Dans la brume et la neige et le givre,
Sous l'assaut coutumier des orageux hivers,
Leurs veines sourdement animent leurs bras verts.
Et suscitent en eux cette gloire de vivre
Dont le charme puissant exalte l'univers.

Pour la fraîcheur du sol d’où leur pied blanc s'élève.
Pour les vents glacials, dont les tourbillons sourds
Font à peine bouger leurs bras épais et lourds,
Et pour l’air, leur pâture, avec la vive sève.
Coulent dans tout leur sein d'insensibles amours.


En souvenir de l'âge où leurs aïeux antiques,
D'un givre séculaire étreints rigidement,
Respiraient les frimas, seuls, sur l'escarpement
Des glaciers où roulaient des îlots granitiques.
L'hiver les réjouit dans l'engourdissement.

Mais quand l’air tiédira leurs ténèbres profondes,
Ils ne sentiront pas leur être ranimé
Multiplier sa vie au doux soleil de mai.
En de divines fleurs d'elles-mêmes fécondes,
Portant chacune un fruit dans son sein parfumé.

Leurs flancs s’épuiseront à former pour les brises
Ces nuages perdus et de nouveaux encor,
En qui s’envoleront leurs esprits, blond trésor,
Afin qu’en la forêt quelques grappes éprises
Tressaillent sous un grain de la poussière d’or.

Ce fut jadis ainsi que la fleur maternelle
Les conçut au frisson d'un vent mystérieux;
C'est ainsi qu'à leur tour, pères laborieux.
Ils livrent largement à la brise infidèle
La vie, immortel don des antiques aïeux.


Car l'ancêtre premier dont ils ont reçu l’être
Prit sur la terre avare, en des âges lointains,
Une rude nature et de mornes destins;
Et les sapins, encor semblables à l'ancêtre,
Éternisent en eux les vieux mondes éteints.


Décembre 1871.
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Anatole France- Les Poèmes dorés: Les arbres

Message par Rita-kazem Lun 19 Avr - 12:12

Ô vous qui, dans la paix et la grâce fleuris,
Animez et les champs et vos forêts natales.
Enfants silencieux des races végétales.
Beaux arbres, de rosée et de soleil nourris,






La Volupté par qui toute race animée
Est conçue et se dresse à la clarté du jour,
La mère aux flancs divins de qui sortit l'amour.
Exhale aussi sur vous son haleine embaumée.


Fils des fleurs, vous naissez comme nous du Désir,
Et le Désir, aux jours sacrés des fleurs écloses,
Sait rassembler votre âme éparse dans les choses,
Votre âme qui se cherche et ne se peut saisir.

Et, tout enveloppés dans la sourde matière,
Au limon paternel retenus par les pieds,
Vers la vie aspirant, vous la multipliez.
Sans achever de naître en votre vie entière.
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Jean moréas-Les Stances Livre 2- Chênes mystérie

Message par Rita-kazem Jeu 22 Avr - 14:14

Jean moréas Les Stances Livre 2 Chênes mystérieux
Chênes mystérieux, forêt de la Grésigne,
Qui remplissez le gouffre et la crête des monts,
J' ai vu vos clairs rameaux sous la brise bénigne
Balancer doucement le ciel et ses rayons.



Ah ! Dans le sombre hiver, pendant les nuits d' orage,
Lorsqu' à votre unisson lamentent les corbeaux,
Lorsque passe l' éclair sur votre fier visage,
Chênes que vous devez être encore plus beaux !
Rita-kazem
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Gilles des ORMES:En la forest de Longue Attente

Message par davidof Dim 25 Avr - 21:32


  • Gilles des ORMES (1438-1500)

En la forest de Longue Attente



En la forest de Longue Attente
Mon povre cuer tant se garmente
D'en saillir par aucune voye
Qu'il ne lui semble pas qu'il voye
Jamais la fin de son entente.

Desconfort le tient en sa tente
Qui par telle façon le tente
Que j'ay paour qu'il ne se forvoye
En la forest de Longue Attente.

Espoir en riens ne le contente
Comme il souloit, pour quoy dolente
Sera ma vie, ou que je soye,
Et si auray, en lieu de joye,
Dueil et Soussy tousjours de rente
En la forest de Longue Attente.
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Forêt D’Hiver:Léon Dierx

Message par Rita-kazem Mar 4 Mai - 18:53

Forêt D’Hiver.

Seront-ils toujours là quand nous disparaîtrons ?
Les voilà, roidissant leurs vénérables troncs
Qui des vents boréens ont lassé les colères.
Eux, les arbres, longs murs de héros séculaires
Durcis aux noirs assauts des hivers meurtriers.
Inexpugnable bloc d'impassibles guerriers
Qui sous le choc prochain des rafales nocturnes
Pour un instant se font tout à coup taciturnes,
Solennels et géants, horribles et nombreux,
Et défiant la mort comme les anciens preux!
Chênes, Trembles, Bouleaux, Sapins, Hêtres et Charmes
Semblent marcher par rangs de squelette en armes
Dont l'âme rude a fait d'invincibles remparts ;
Et du sol reluisant de leurs débris épars
Ils se dressent humant le parfum des batailles,
Tout cuirassés d'écorce ou pourfendus d'entailles
Où demain viendront boire et chanter les ramiers,
Et leur cime s'emmêle en d'immenses cimiers.
Des frères sont tombés dans un adieu sonore,
Cadavres hérissés sur la lisière encore ;
Mais dans l'armée au coeur indomptable, beaucoup
Sont morts depuis longtemps qui sont restés debout.
Ils sont tels, ces captifs rigides, que l'outrage
Eternel les retrouve augustes dans notre âge.
Et tel est leur silence aux approches des nuits,
Que la vie en a peur et fait taire ses bruits,
Et que le fils errant des époques dernières,
L'homme, ainsi que la bête au fond de ses tanières,
Se retire à la hâte, écrasé sous le poids
Des lourds mépris qu'il sent tomber dans l'air des bois
Sur tous les vains espoirs où son désir s'enivre.
Et le rouge soleil saigne à travers le givre
Dans l'enchevêtrement des ténébreux lutteurs ;
Puis tout s'éteint ; la nuit aux démons insulteurs
Monte multipliant l'épaisse multitude ;
Et de leur propre horreur sacrant leur solitude
Eux les arbres, debout, garderont sous les vents
L'obscur secret du rêve où sont nés les vivants.
Rita-kazem
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Les pins:Léon Dierx

Message par Rita-kazem Mar 4 Mai - 19:24

Les pins
Ô pins! qui versez l'ombre au sein des forêts vierges
Et qui dressez vos fûts superbes dans les airs,
La terre est un autel dont vous êtes les cierges,
Ô pins! qui la nimbez de vos grands rameaux verts.

Quand le soir hiémal s'allonge sur la cime
Des bois découronnés par le vent émondeur,
Vous gardez, si le gel les rouille ou les décime,
Sur vos robustes bras l'éternelle splendeur.

Que novembre s'embrume ou qu'avril étincelle,
L'air s'imprègne de vos aromes infinis;
Vous jetez les senteurs que votre ombre recèle,
L'hiver, aux arbres morts, et l'été, dans les nids.

Quand la pâle clarté du jour qui se dérobe
Estompe à l'horizon vos troncs audacieux
Il semble que du pied vous écrasez le globe
Et que de votre front vous étayez les cieux.

Et pourtant, pins rêveurs, de gigantesque taille,
Vous dominez en vain les éléments troublés,
Le fer du bûcheron vous frappe et vous entaille,
Et vous abat ainsi qu'un moissonneur, les blés;

Car votre majesté n'est pas même épargnée
Par ces déboisements sacrilèges qui font
Tomber sous le tranchant aigu de la cognée
Le chêne au coeur d'airain, et l'orme au flanc profond.
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Chanson des bois:Léon Dierx

Message par Rita-kazem Mar 4 Mai - 19:25

Chanson des bois
Où donc allez-vous, mon beau fiancé?
-Je m'en vais au fond du bois nuancé
De vert et de rouge,
Vers la solitude où courent le daim
Et l'ours et l'élan qui bondit soudain
Quand le chasseur bouge.

Quand reviendrez-vous, mon beau fiancé?
-Quand la brise aura de nouveau bercé
Les nids d'hirondelles,
Quand, dans les grands bois qu'auront fuis les loups,
Les chênes mettront dans tes grands yeux doux
Des ombres nouvelles.

Qu'apporterez-vous, mon beau fiancé,
À l'enfant des bois dont le coeur blessé
Va compter les lunes?
-Des peaux de renards et de cariboux,
Des colliers plus bleus que l'oeil des hiboux,
Pour tes tresses brunes.
Rita-kazem
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Le Bois-Albert Ferland

Message par Nadej-isis Sam 8 Mai - 15:04

Le Bois

Vous souvient-il qu'un jour auprès des flots tranquilles,
Sous le dais de ces bois moussus et parfumés
Ainsi que les pastours des anciennes idylles,
Nous nous sommes aimés?

Vous souvient-il encor des bois où nous allâmes
Alors qu'aux vents de mai neigeaient les églantiers,
Alors que sans retour s'allumait en nos âmes
L'amour que vous chantiez?

Le divin souvenir de ces heures lointaines,
Doux, triste, vous fait-il quelquefois regretter
De n'avoir plus au coeur les espérances vaines
Qui vous faisaient chanter?

Hélas! nos corps ainsi que ces bois séculaires
Par les soleils d'avril ne sont plus rajeunis,
Car, ô femme, à jamais sont mortes nos chimères
Et nos fronts sont ternis!


Les Préceptes de l'Amour

Adolescent ta chair dompteras,
Afin de vivre longuement.

Vierge ton corps tu garderas
Jusqu'à l'hymen jalousement

Honnête point ne marcheras
Devers la tombe isolément.

Nulle femme ne connaîtras
Hors de l'hymen charnellement.

Selon ton coeur tu choisiras
Une femme discrètement.

Chrétien tu te multiplieras
Par le sang et l'enseignement.





Source: http://www.poesies.net
Nadej-isis
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Nos amis : LES ARBRES(Jean-Claude Brinette)

Message par eric bourgeois Jeu 24 Fév - 14:36

Arbres de ma jeunesse, fidèles et vieux amis,
Vous êtes toujours présents malgré le temps qui passe
Rappelez-vous l'enfant qui à vos pieds a grandi
Et jouait dans vos bras ses parties de cache-cache.

Arbres de nos vergers, si nobles et généreux
Dont les branches se plient sous le poids de vos fruits
Vous aimez les enfants et les rendez heureux
Lorsqu'ils viennent croquer vos fruits tendres et mûris

Arbres couverts d'ombrages aux feuilles de velours
Arbres centenaires qui verdissez chaque année
Immobiles géants ! Quand le temps est trop lourd
Vous ouvrez vos grands bras, juste pour nous protéger.

Forsythias étoilés, magnolias princiers,
Cerisiers de l'Orient aux pétales éclatants,
Fleurs blanches de merisiers pour couronne de mariée,
Quel défilé de mode quand arrive le Printemps !


Le soleil à travers des hêtres

Arbres, refuges élevés, où nichent les oiseaux,
Dont le doux chant célèbre : l'éveil de la nature.
Abri de pastoureaux qui veillent sur leur troupeau,
Adossés à vos troncs, vous inspirez leur muse...

Beaux chênes centenaires, rois des forêts par la taille,
Aux belles feuilles écarlates, quand arrive l'automne,
Immenses chênes chevelus aux glands sertis d'écailles,
Tilleuls argentés dont le duvet blanc frisonne...

Hêtres rouge foncés aux nervures à poils soyeux
Beaux sapins argentés aux cônes mouchetés de blanc,
Douglas sapins si doux, mémoires d'instants heureux,
Charmes aux branches tordues, à la stature si grande,

Saules pleureurs aux chatons garnis de cils dorés
Vous vous baissez à terre pour nous cacher vos larmes,
Peupliers grisards aux mille reflets argentés,
Larges pins parasols qui chantent dans le Mistral,

Cèdres d'Himalaya aux belles branches étagées,
Antiques Séquoia aux anneaux millénaires,
Catalpas aux fleurs tigrées comme les orchidées...
Frères silencieux, vous êtes l'ombre de nous-mêmes !
(Jean-Claude Brinette)



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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Le souffle d'un roseau - (Henri de Règnier )

Message par eric bourgeois Jeu 24 Fév - 14:38

Le souffle d'un roseau - (Henri de Règnier 1864-1936)



Un petit roseau m'a suffi
Pour faire frémir l'herbe haute
Et tout le pré
Et les doux saules
Et le ruisseau qui chante aussi
Un petit roseau m'a suffi
A faire chanter la forêt
Ceux qui passent l'ont entendu
Au fond du soir, en leurs pensées
Clair ou perdu,
Proche ou lointain...
Ceux qui passent en leurs pensées
L'entendront encore et l'entendent
Toujours qui chante.

Il m'a suffi
D'un petit roseau cueilli
A la fontaine où vint l' Amour,
Sa face grave
Et qui pleurait,
Pour faire pleurer ceux qui passent,
Et trembler l'herbe et frémir l'eau ;
Et j'ai, du souffle d'un roseau,
Fait chanter toute la forêt.
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty La feuille au vent - (Antoine Vincent Arnault )

Message par eric bourgeois Jeu 24 Fév - 14:39

La feuille au vent - (Antoine Vincent Arnault 1766-1834)



De la tige détachée
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu - Je n'en sais rien.
L'orage a brisé le chêne
Qui était mon seul soutien
De son inconstante haleine.
Le zéphyr ou l'Aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon,
Je vais où le vent me mène,
Sans me plaindre ou m'effrayer ;

Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de Laurier.
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Poèmes Forêt et bois - Page 2 Empty Re: Poèmes Forêt et bois

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