mon Vercors de tous les temps

J’ouvre mes volets sur ce pâle et timide premier soleil
Et ses furtifs rayons, comme une succession de rayures,
Illuminent les montagnes, et subjuguée je m’émerveille
De voir, très loin, la profondeur de la large vallée, et, pures
Sont les lumières, de cette aube que le jour transforme.

J’ai alors la certitude absolue, même si rien n’a changé,
Que la vie va se renouveler, et le paysage se transformer.
Valence s’éveille, et mon esprit parcourt, embrumé encore,
Les lignes violettes des massifs majestueux du Vercors.

Je suis l’abeille qui, dans le redressement des tiges d’herbe,
Sent la présence des premières fleurs, qui surprennent toujours
Car l’hiver, immaculé il y a peu, blanchissait tous les alentours.
Je suis aussi la lumière qui lèche les coins bleutés de l’ombre,
Insouciante des bourrasques passagères, d’un printemps hâtif.

Je suis ce sapin, figé comme un géant, qui contemple sombre,
le moutonnement têtu des forêts qui escaladent les massifs.
Mon Vercors, si mystérieux, s’exhibe et se joue du temps.
Il est gardien patient de la Drôme à l’Isère, et l’éternité attend

"Premier soleil est ses furtifs rayons, la vallée, Valence, le Vercors,
je suis l'abeille et le sapin"
Très belle ballade matinale, clarté et lumière,
d'un "printemps hâtif"