Elle dort ?

Elle dort affalée en cette chaise étroite
Où là, avant elle des ongles ont marqué
Des griffures profondes au cœur du bois arqué
Du siège où attachée, elle ne sait tenir droite

Je l’avais amenée coiffée d’un blanc bandeau,
Accroché ses anneaux au lobe des oreilles,
J’avais fardé ses joues de nuances vermeilles
Et choisi le chandail qu’elle trouvait si beau.

La folie ternissait ses yeux d’un cercle pâle
Et son regard absent fixait un point fictif
Soumise à ses pensées dans ce monde oisif
Où était donc Maman, perdue dans son grand châle ?

J’avais le cœur battant en passant le portique
De la maison où, hier, pour sa propre survie,
À d’autres avons confié l’amour de notre vie,
Nous laissant en chagrin et dans l’autocritique.

Nous avons tenu bon et sans la moindre absence
Mais si elle est âgée notre temps court aussi !
Notre corps fatigué par les nuits de soucis
Pour deux d’entre nous à crié sa souffrance.

Le diable de la souffrance à chassé les anges de cet texte douloureux.

C'est du vécu ou juste un texte bien pensé et bien écrit ?
de toute façon , ta plume sait naviguer sur les vagues tristes!

LE DEUIL DES VERS BLANCS

couchée sur son maigre flanc
en deuil sont les vers blancs

malheureux
au fond d'eux
elle ne dort pas
la poésie est morte
elle traverse la porte
silencieux sont ses pas

écoute leurs voix dans les rubriques
les tombes chantent sans musique

dans la musique retrouve sa croix
elle est belle et bien morte je crois


bibi 2008