je l'ai.........cette vie

je l'ai aimé
adoré
désiré
je la regardais sans quelle ne me voit
j'étais devenu l'ombre de moi même et sans voix
je n'étais qu'un être aux abois
j'avais perdu mon statut
j'avais gommé ma sculpture dans cette mue
je n'étais plus qu'un contour dispersé dans une rue
je me regardai marcher
je m'accompagnai
je ne pouvais me biaiser
chaque pas était cent pas
chaque route était, et moi pas
j'étais comme un rat
au fond de mon trou
j'étais comme un fou
je me fichais de tout
je désirais partir
ne plus faillir
être une cible de tir
ma déliquescence mentale
était comme une tâche létale
elle absorbait ce qui était vital
j'étais plus un
j'étais comme un fusain
je ne tenais qu'à un fil sans fin
j'essayai de sortir
de me maintenir
à des bords qui s'effritait sans tenir
j'en étais à me regarder
à me contempler
sans comprendre qui j'étais
mon regard de larmes
se levait vers le ciel sans armes
je me tournais et retournais sans voir mon âme
je n'ai pas vue la lumière blanche
j'ai vu qu'un grand trou noir qui tranche
un gouffre qui se referme comme à Avranche
j'ai vu des mers de sang
ou je surnageais que c'en était dégoutant
sans parler d'autres cauchemars navrant
j'ai voyagé là ou l'on ne désire pas
sans billet et sans repas
parfois sans retour car sans faux pas
que l'eau soit de là
qu'elle soit de nulle part ici bas
mon égo n'en pouvait plus car trop las
je courais de gauche et de droite ne sachant ou aller
je l'ai vécu sans pis aller
j'étais l'acteur de mes errements surranées
j'étais au box office de ma vie sans star
au scénario désaxé d'une vie décousu pour ma part
sans pivot auquel m'accrocher à la barre
je ne le revis pas
ma mémoire me cache ce mauvais pas
je n'ai qu'un souvenir léger de ce temps la
j'en ai été ému
je n'ai pas vaincu
je l'ai aimé sans vouloir l'avoir vécu
cette vie
mon envie
j'ai louvoyé à l'envie