je me souviens

de la lune
je me souviens des terres arides
comme des déserts
de celles dont on ne voit l'étendue
ou l'animal ne semble adapté
ou le vent se met en vagues
ou l'homme transpire d'avoir soif

du soleil
je me souviens
des artifices multicolores
des flambées ubuesques
des 14 juillets de mes actes d'amours
des gémissements feutrés
ceux entourés des éruptions de cries
ou d'envies et de désirs

de la mer
je me souviens des enfants
des gouffres sensoriels
des poissons volants
ceux nageant au gré des attouchements
des marins pris par la main
par des six reines des caresses
des navires entre deux os
là ou la langue est sans accents
ou la langue mouille
des avoirs ou des attentes

des montagnes
je me souviens
des pentes acidulés
aux goûts des névroses épileptiques
aux sommets des hiérarchies des bonheurs
aux vallées des entre deux seins
ou des endroits inavouables
des descentes sans rappel vers l'opposé
la ou les censures effaces
la ou l'inavouable est sans races
des rivières de thermes
celles dévalant malgré des contours

oui
je me souviens maintenant
ici
sur ma lune
celle des rêves de petits princes
que ce soit moutons
loups
ou biscuits
la lune des mondes en tiers
en quart
en demi
je m'inscris dans ma propre fable
celle sans faim
celle qui peut tout se permettre