Dania de la nuit
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Dania de la nuit
DANIA DE LA NUIT
D'ordinaire, il fallait à Dania bien plus que trois élans de vent pour la contrarier ;
Modestes et timorées rafales de ce souffle chaud suintant du sud qui soulevait son chapeau entre les blés.
Chevauchant son pas fidèle, lourdement bâti comme le sont les méridionales forêts de roses,
La prêtresse, figée de son allant altier, contourna l'étable afin de rejoindre le pont qu'elle enjamba toutes lèvres closes.
De l'autre côté, tout juste, genoux croisés entre les dentelles brodées de son tablier mauve,
Elle précipita sa main gauche au fond du panier tressé d'ajoncs, à la crinière jaune des fauves.
L'éventail, que la belle en sortit, reflétait d'autres pays presque lointains par delà le zénith ;
Cette terre paradoxale où les gens voyagent toujours accompagnés de leurs saisons en acolyte.
Par à-coups de main, imperceptibles, la rousse fit chavirer l'instrument éolien par battements de papillon.
L'air frais, ainsi ravivé, s'engageait à déposer, à fleur de peau, les caresses malicieuses tel un accordéon.
C'était alors le retour des printemps, des étés prodigues, de ces bonheurs que le soleil à ses chaleurs sait soumettre,
Et produire à tous les cœurs suspendus, non convolés, les notes à tue-tête des chants d'archanges maîtres.
« L'instrumentation est parfaite « dit-elle, « les fleurs, à mes cuisses croisées, sont un tapis de cieux en balle de coton ».
« Je m'y plais à la contemplation de la vie, permissive lorsqu'elle fige la Lune si près de mon balcon ».
« Les pierres et autres rochers regardent-ils les étoiles ? Sont-ils épris des couleurs qui, sur nos têtes, s'avalanchent ? »
« Je laisserais déborder à la coupe de mon âme ébahie tout ce qui des éléments sacrés s'épanche ».
Puis notre belle s'endormit sur le rythme des bleuets ondulés qu'ombrait un oiseau attentif.
Ses yeux se refermèrent par soubresauts, presque en résistance à ce sommeil presque définitif.
Je la veillais, depuis l'estrade pourpre de mon quai, bousculant les pages d'un vieux livre imaginaire,
Et, au dessus de nos amours, la nuit s'était assise à son tour afin de nous parler comme elle le faisait d'ordinaire.
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D'ordinaire, il fallait à Dania bien plus que trois élans de vent pour la contrarier ;
Modestes et timorées rafales de ce souffle chaud suintant du sud qui soulevait son chapeau entre les blés.
Chevauchant son pas fidèle, lourdement bâti comme le sont les méridionales forêts de roses,
La prêtresse, figée de son allant altier, contourna l'étable afin de rejoindre le pont qu'elle enjamba toutes lèvres closes.
De l'autre côté, tout juste, genoux croisés entre les dentelles brodées de son tablier mauve,
Elle précipita sa main gauche au fond du panier tressé d'ajoncs, à la crinière jaune des fauves.
L'éventail, que la belle en sortit, reflétait d'autres pays presque lointains par delà le zénith ;
Cette terre paradoxale où les gens voyagent toujours accompagnés de leurs saisons en acolyte.
Par à-coups de main, imperceptibles, la rousse fit chavirer l'instrument éolien par battements de papillon.
L'air frais, ainsi ravivé, s'engageait à déposer, à fleur de peau, les caresses malicieuses tel un accordéon.
C'était alors le retour des printemps, des étés prodigues, de ces bonheurs que le soleil à ses chaleurs sait soumettre,
Et produire à tous les cœurs suspendus, non convolés, les notes à tue-tête des chants d'archanges maîtres.
« L'instrumentation est parfaite « dit-elle, « les fleurs, à mes cuisses croisées, sont un tapis de cieux en balle de coton ».
« Je m'y plais à la contemplation de la vie, permissive lorsqu'elle fige la Lune si près de mon balcon ».
« Les pierres et autres rochers regardent-ils les étoiles ? Sont-ils épris des couleurs qui, sur nos têtes, s'avalanchent ? »
« Je laisserais déborder à la coupe de mon âme ébahie tout ce qui des éléments sacrés s'épanche ».
Puis notre belle s'endormit sur le rythme des bleuets ondulés qu'ombrait un oiseau attentif.
Ses yeux se refermèrent par soubresauts, presque en résistance à ce sommeil presque définitif.
Je la veillais, depuis l'estrade pourpre de mon quai, bousculant les pages d'un vieux livre imaginaire,
Et, au dessus de nos amours, la nuit s'était assise à son tour afin de nous parler comme elle le faisait d'ordinaire.
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givitome65- Nombre de messages : 21
loisirs : Ecriture, musique, sports
Humeur : Bonne en général
Date d'inscription : 12/03/2013
Re: Dania de la nuit
plume nouvelle, bienvenue à vous .
amina chami- Nombre de messages : 423
Date d'inscription : 05/11/2010
Re: Dania de la nuit
trs poètique prose.
un bien agréable partage
bibi 2013
un bien agréable partage
bibi 2013
bibi- Nombre de messages : 2351
Date d'inscription : 13/01/2008
Re: Dania de la nuit
Bonjour Amina, bonjour Bibi.
C'est un texte écrit en atelier d'écriture en 45 minutes. Donc pas de retouche, c'est de la matière brut.
J'en posterais probablement d'autres dans ce style d'écriture rapide.
Bien à vous.
C'est un texte écrit en atelier d'écriture en 45 minutes. Donc pas de retouche, c'est de la matière brut.
J'en posterais probablement d'autres dans ce style d'écriture rapide.
Bien à vous.
givitome65- Nombre de messages : 21
loisirs : Ecriture, musique, sports
Humeur : Bonne en général
Date d'inscription : 12/03/2013
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