Je le vois encore

Samedi le 29 octobre 2011 à 23h au lit




Je le vois encore

Je le vois encore accomplir son devoir avec poids, loi joie et foi
Quelle volonté, quelle énergie, quelle contenance, quelle compétence
Pour ce métier d’engeignant, pour cette éducation pénible mais paisible
C’est une prière, c’est une méditation dans la conquête du savoir

Je le vois encore crier, élever sa voix jusqu’à briser ses cordes vocales pour
Transmettre la méthode, la rigueur, poser le problème et trouver sa solution
Il invente le théorème de la convergence vers la réduction de la faillibilité
Irréductible à la difficulté, impénétrable à la défaite, immunisé de la nullité

Je le vois encore triompher à travers la capacité, à travers la patience
Séduit par le charme du compliqué, inspiré par l’imagination et conduit
Par l’intuition, il demeure indifférent à la célébrité et insensible à la réputation
Obsédé par la connaissance, insatisfait du contenu acquis, affecté de la vertu

Je le vois encore épuiser sa jeunesse, dépenser sa fortune, sacrifier son temps
Pour apaiser le sentiment de la curiosité scientifique, pour combler la vacuité
Pour conquérir la distinction, pour se métamorphoser en intelligence,
Pour quantifier son existence par la réflexion, l’action et l’équation

Je le vois courtiser ses élèves, les libérer de l’ignorance et de l’incohérence
Je le vois fonctionner comme un générateur de courant électrique, capable
De mettre en incandescence la substance grise mise à sa disposition
En maitrisant convenablement la sensibilité de son excellence le neurone

Je le vois encore combattre la médiocrité avec les lettres et les nombres
Je le vois briller à travers la détermination, à travers la qualité et l’engagement
Toutes ses activités sont normées par le rationnel et le quantifiable
Nul ne peut arrêter la spontanéité et l’instantanéité de cette volonté inflexible

Je le vois encore trainer ses jambes, je le vois se brancher sur sa pensée
Je le vois dire non à la retraite intellectuelle, je le vois dire non à la rupture
Je le vois dire non à la fin de la conjugaison de l’énergie grise, je le vois dire non
A l’extinction de ce soleil neuronal, bénis par les anges de la transcendance.

je vois revenir une douce plume vers la joie du partage
merci .

bonne lecture

Merci rita Kazem et amina chami pour cet aecueil qui vénère la plume