Mes Oncles ces Gueules Noires

Les gueules noires
un cœur gros comme ça,

Une vie dure dans les fonds
entrailles de la terre
au sein des roches noires
charbon et houille
utiles à notre confort
poussières devenant terrils
transformé en seules montagnes
poussières dans les maisons
la suie partout entrait
pour une vie de misères
tous habitant des maisons identiques
faites de briques rouge à l'origine
construites sur les réseaux
juste au dessus des dédales
couloirs de la vie ou de la mort.

Les gueules noires
un cœur gros comme ça

Une famille à nourrir
un métier à en mourir
la suie dans les poumons
la silice les colmatant
s'insinuant des les plies de vêtements
une vie de charbon et de poussières
une vie sans nom, une vie de galère
tous soudés par la dureté
les visages s’éclairant
faisant ressortir tout ce noir collé

Les gueules noires
un cœur gros comme ça.

Ils firent les guerres
venaient aussi de Pologne
ou encore d'Afrique du nord
voir de plus loin encore
étrangement ils aimaient
malgré ces infinis difficultés
ce qu'ils étaient ce qu'ils faisaient
ils étaient, frères, pères
ils laissèrent veuves et orphelin
parfois ils réussirent à vieillir
unis par ce métier
couleurs de peaux effacées
tout ce noir comme seconde peau
encore de nos jours
les esprits et l'histoire restent en mémoires
il reste toutes ces montagnes
ou la verdure apparaît
la nature reprenant ses droits
la chaleur interne se sentant en marchant
il ne reste que les guides
les bâtiments, les puits de descentes
ceux des aérations
tous anciens des dessous d'une vie
essayant de garder cette souffrance
ce social des misères des familles
témoins d'un autre temps

Les gueules noires
un cœur gros comme ça.




2012