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La fille du temps passé

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La fille du temps passé Empty La fille du temps passé

Message par orofane Mar 1 Nov - 17:15

Je l’avais tant aimé, cette fille du temps passé. Fille de cette enfance ou ensemble nous créâmes des illusions pour en faire notre royaume. Je me rappelle de son nom Oriane, et les larmes perlent d’une émotion nostalgique. Me voici sur le chemin de l’autre vie. Celle que je sais glorieuse et ouverte à mes rêveries. Une image se pose, son image qui petit à petit surgit du passé.
J’avais 12 ans, et mes parents pour des raisons professionnelles vinrent à s’installer dans un village proche des montagnes. Nous ne connaissions personne, mais très avenants et encore jeunes, mes parents firent l’unanimité. En peu de temps, ce village de quelques centaines d’âmes, nous accepta. Je devais aller au collège, et à cette époque c’est un internat qui m’accueillit avec comme seule alternative, et possibilité financière, de revenir une fois par mois chez moi. Je ne vous conterai pas les dimanches ou seul dans cet internat, je levais les yeux au ciel pour retenir mes larmes.
Le collège était situé au cœur d’une petite ville chef lieu de canton. Une bourgade ancienne, de quelques milliers d’habitants. Autour du collège, il y avait des maisons anciennes toutes construites en pierre massives et puissantes. La fenêtre de ma chambre collective donnait sur l’une d’entre d’elle ; qui de suite attira mon regard. On aurait dit un crâne avec une toiture, enfin mon imaginaire fécond me le rendait ainsi. Pour mes camarades de chambre, c’était bien une maison classique et anonyme. Je voulais la voir différente et inquiétante. Seul les dimanches, je me bâtissais mes mondes avec des personnages qui plus tard dans ma vie active devinrent les héros de mes romans. Puisque ce métier de création me tendit les bras.
Je passais beaucoup de nuits près de la fenêtre à observer la maison et son jardin. Une grande pergola empiétait sur celui-ci. Tout autour des rosiers donnaient des roses multicolores et intrigantes. Parfois il me semblait que quelques roses me parlaient. Elles m’invitaient à parcourir leur monde imaginaire. Je communiais beaucoup avec elles, j’étais un presque adolescent particulier. J’aimais écrire, lire et improviser. Mes résultats scolaires étaient brillants mais il me semblait naturel de restituer ce qui dormait en moi. Je n’en ai jamais parlé d’ailleurs, l’école ne m’apprit rien, tant cela devenait clair et normal, comme si les maths, les langues, les sciences et autres matières étaient déjà acquises. Parfois je me demandais si j’étais normal !
Tout se déroulait bien, une fois par mois, je prenais le bus et rentrai chez moi ou ma maman, me faisait de si bons gâteaux et un excellent risotto avec des gnocchis assaisonnés de parmesan.
Au bout de quelques mois, la maison n’avait plus de secrets pour moi. Je ne voyais pourtant personne mais j’avais l’impression pourtant d’être observé. Un samedi matin, je commençais comme chaque fin de semaine, mon emploi du temps d’interne. Seul dans la chambre mais nous devions nous rassembler pour les études du matin. Nous devenions alors une bande copains, avec un rituel particulier. Le samedi après midi était consacré à une permission de sortie de 14 h à 17 h ou nous devions rendre compte de nos emplois du temps. Jamais personne n’enfreint cette loi car pour nous elle était fondamentale. Le hasard voulu que cette après midi là, je me retrouve seul dehors. J’eu alors une pensée pour la maison si passionnante. Je me rendis à proximité du porche et pris le temps de dessiner sur une feuille de papier les symboles qui y figuraient. J’y voyais deux demi-lunes renversées, avec des étoiles sculptées dans la pierre. Tout à mes dessins et mes annotations, je ne vis pas que j’étais entouré. C’est une main délicate se posant sur mon épaule qui me fit sursauter. J’avais devant moi trois jeunes filles qui me souriaient. L’une d’elle me dit « tu es détective ? » puis une autre me dit »tu es bien curieux » la troisième ne dit rien mais me tendit sa main. Et bien rentre me dit –elle. La porte sembla glisser et je pénétrai dans ce qui était devenu pour moi un univers de pensées. Le temps me parut figé, mon être intérieur semblait plonger dans un passé lointain. J’entendais des échos étranges, des tambours, les chants de rites anciens qui ne me paraissaient pas étrangers. Durant ces quelques instants je me sentis observé, presque dénudé, je ressentais un fluide puissant qui coulait en moi.
Nous nous retrouvâmes dans un salon étrange. Bien que les objets me semblaient cohérents ils devenaient hétéroclites et provenant de nombreux voyages. Je me disais je suis dans un rêve éveillé . Pourtant, j’étais bien dans la maison avec trois jeunes filles inquiétantes qui me détaillaient méticuleusement. Vint alors la fin de l’observation. Celle qui m’avait pris la main, me dit je m’appelle Oriane, bienvenu dans notre havre de paix, voici mes sœurs ostracé et Orrivienne, nous ne sommes pas de ton monde. Elle se tut attendant ma réaction.
Je ne parus pas surpris bien au contraire, des mémoires revenaient en éveil, mais j’étais encore jeune et inexpérimenté, je ne comprenais pas encore la raison. Les deux sœurs prirent congés de moi et vinrent me donner l’accolade en me disant Bienvenu frère des étoiles ; puis en gloussant de l’effet obtenu, elles partirent et jamais je ne les ai revues. Par contre Oriane devint pour moi une amie, qui à chaque rencontre me permit de progresser sur la voie des mémoires. Nous parlions des étoiles, des voyages, des rites aussi sans jamais aller plus loin. Je passais ainsi tous les samedis après midi en sa compagnie. Je sortais à 14 h et je courais chez elle. Il y avait une petite cloche, mais elle m’attendait toujours au porche. A 12 ans, mon cœur commença à battre plus fort quand je la voyais. Elle le remarqua car elle semblait avoir le même âge que moi. Seulement, elle était d’un autre monde, et cela mon cœur me le disait.
Oriane devint petit à petit une enseignante, elle me parla des galaxies lointaines. Des voyages d’entités qui dans un passé très lointain vinrent sur cette terre pour aimer les filles des êtres. Tout me paraissait logique et familier. Ces après midi, je les attendais avec impatience. Nous étions que tous les deux, passant du salon au jardin ou sous la tonnelle nous pouvions libérer notre imaginaire. Parfois dans la semaine, je pouvais l’apercevoir avec ses sœurs arpentant le jardin. Elles n’oubliaient jamais de m’adresser un signe de la main, sachant à s’y méprendre que je les regardais.
Je passais six mois dans ces rencontres ou mon imaginaire s’enrichit de possibilités de création. Une nuit approchant le sixième mois, je fis un rêve des plus étranges. Je me voyais dans un vaisseau spatial, dans une tenue colorée. Nous étions nombreux et tous relativement jeunes. Je voyais beaucoup de couples. Dans le rêve, j’étais responsable du vaisseau et de ses occupants. J’étais plus âgé que les jeunes couples. Je pouvais être un parent. Mon rêve me fit voir un endroit caché du vaisseau ou trois femmes étaient allongées en hibernation. Chacune avait les cheveux et les vêtements différents. Je ressentis un message, voici les mères d’Orion, sœurs des mères d’Avalon. Elles conduiront les enfants au cœur de GAYA pour enrichir les temps futurs de la terre.
Oriane et ses sœurs étaient là présentes dans le rêve. Le rêve se répéta chaque nuit. Puis le vendredi soir il prit une autre forme. Les trois sœurs étaient éveillées et m’attendaient au cœur du vaisseau. Elles m’entourèrent de leurs bras et une lumière intense jaillit de leurs corps. La lumière pénétra dans mon corps et mon esprit aperçut une immense caverne ou le vaisseau gisait inoccupé. J’avais en moi un cristal qui sommeillait et les trois sœurs devaient me le prendre. Avant de me réveiller une voix me parla. Frère de mille vies, de tous ces voyages qui jadis nous ont conduits dans les mondes inconnus, nous reprenons le cristal des mères qui t’avait été confié. Tu l’as enrichi de toutes tes vies, tu l’as aimé comme seul toi peux aimer. Notre mission se termine mais nous nous retrouverons quand le temps sera venu. Oriane me prit alors dans ses bras et d’un dernier regard, me dit mon aimé, bientôt nous serons unité.
Le lendemain je prenais la direction de la maison, j’avais ce jour là 13 ans. Mais en arrivant devant le porche, un écriteau était posé avec la mention A VENDRE . Je n’eus plus jamais de nouvelles d’Oriane mais ma vie fut changée.

orofane
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Message par amina chami Jeu 3 Nov - 6:11

MERCI DU PARTAGE MAGNIFIQUE
amina chami
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