L'étoile et le phare

L’étoile et le phare


Autrefois les marins, sur les bateaux à voiles,
Se dirigeaient sur la position des étoiles
A cette époque, les sextants et les compas
Que nous possédons de nos jours n’existaient pas
Lorsqu’ils naviguaient sur une mer inconnue,
Les marins attendaient que la nuit soit venue
Ils montaient sur le pont de leur frêle vaisseau
Et cherchaient dans le ciel la Vierge ou le Verseau
La clarté venue de ces étoiles sans nombre,
Comme des flambeaux au milieu de la nuit sombre,
Etait seule à pouvoir alors les secourir
En leur indiquant le chemin à parcourir
Plus d’un marin, sans doute, a dû perdre la vie
D’au mépris du danger ne pas l’avoir suivie
Evidemment, ils sont désormais bien lointains
Ces voyages d’alors, si longs et incertains
Aujourd’hui, l’homme peut traverser l’Atlantique
Plus facilement qu’au temps de la Grèce Antique,
On ne pouvait franchir la Méditerranée
Et l’aventure est de nos jours bien surannée,
Quand le premier venu voyage sans effort
Dans un bateau ou un avion plein de confort
Et dont le danger est infiniment réduit
Pourtant, je me dis que les hommes d’aujourd’hui
Ressemblent plus qu’ils ne le croient aux capitaines
Qui s’embarquaient alors vers les contrées lointaines
Pris dans les courants trop forts et les tourbillons
De la vie moderne, parfois nous oublions
Ce qui réellement compte dans notre vie
Et elle devient comme un bateau qui dévie
Les hommes sont toujours piètres navigateurs
Ils ne sont pas pareils aux oiseaux migrateurs
Ils n’ont pas le don de toujours garder en tête
Le cap à suivre, même au cœur de la tempête
Devant des choix parfois si durs à décider,
Ils ont besoin d’une lueur pour les guider
Pour moi, tes yeux si clairs sont pareils à ces astres
Qui sauvaient autrefois les marins des désastres
Quand d’un coup d’œil, je les vois me désapprouver
Je sais que je dois au plus vite retrouver
La bonne direction, le cap correct à suivre
Grâce à eux, je sais ce que n’enseigne aucun livre
Et même quand ma vie est dans l’obscurité,
Quand je les vois, je me sens en sécurité
Les autres n’y verront qu’une coïncidence
Mais maintenant, cela me semble une évidence
Je me rappelle que, durant l’antiquité,
Juste devant le port d’une ancienne cité
Au nom proche du tien, il existait un phare
Dont le souvenir est toujours dans nos mémoires
Sa flamme puissante et plus haute qu’une tour
Guidait les bateaux sur le chemin du retour
Un phare est toujours pour le marin qui espère
Rentrer bientôt chez lui, comme un point de repère
Lorsqu’ils voient sa lumière au milieu de la nuit,
Ils savent qu’ils sont à la fin de leurs ennuis
Ils savent bien que lorsqu’ils verront le jour poindre,
La côte sera là; et qu’ils pourront rejoindre
Bientôt leur famille et tout ce qui leur est cher
Et oublier un temps les dangers de la mer
Et toi, tu es pareille au phare et à l’étoile
Quand les autres lueurs sont couvertes d’un voile,
Tu brilles toujours dans le ciel pour éclairer
Le chemin de ceux qui risquent de s’égarer

C'est beau...une longue missive (avec rimes),parfumée aux brises marines...avec ce regard d'une Déesse sauvant quelque âme d'un égarement...
Richard.