20 août 1953: Déposition du sultan Mohammed V (Maroc)

20 août 1953: Déposition du sultan Mohammed V (Maroc)

En 1927, Mohammed V est choisi par la France comme sultan du Maroc au détriment de ses deux frères aînés. Sous Vichy il refuse d'appliquer les mesures anti-juives et de s'opposer au débarquement anglo-américain. Encouragé par les Américains et l'émergence de la Ligue arabe, il laisse paraître en 1945 sa sympathie pour la cause de l'indépendance soutenue par l'Istiqlal, le parti nationaliste. En 1947, à la suite des massacres de Casablanca, le Sultan, dans son discours de Tanger, omet de parler de l'action civilisatrice de la France et évoque la Ligue arabe. Bidault, déclare au Conseil des ministres du 14 mai 1947, après le départ des ministres communistes : « Cet homme [le sultan], dont le passé jusqu'à maintenant est pénible, est hostile à la France et vient de le manifester. Il faut le remettre dans le creux. » Bidault oublie aussi que de Gaulle a fait Mohammed V Compagnon de la Libération pour le rôle des troupes marocaines dans la campagne d'Italie et la libération de la France. Le gouvernement remplace le résident Labonne, trop libéral, par le général Juin qui prend des mesures « sévères » . En 1952, ce dernier mobilise les tribus berbères et le pacha de Marrakech, le Glaoui contre le sultan . Le général Guillaume, qui succède à Juin dépose le sultan, sous le gouvernement Laniel, dans lequel Bidault détient le portefeuille des Affaires étrangères. Le sultan est déporté en Corse puis à Madagascar en 1954. Il est remplacé par son cousin Ibn Arafa, en violation du traité de 1912 qui exclut l'administration directe, pratiquée de fait par le protectorat.

Les nationalistes engagent la lutte armée, avec des attentats et une reprise de la guérilla dans le Rif. La France réprime et les colons font du contre-terrorisme.

Pris par la guerre d'Algérie, le gouvernement Edgar Faure rappelle, en 1955, Mohammed V qui fait un retour triomphal au Maroc. La France reconnaît l'indépendance du Maroc le 3 mars 1956 et l'Espagne, le 7 avril.

Sources :
Yves Benot, Massacres coloniaux, La Découverte, 1994, p. 136, 160, 163.

20 Aout 1953 révolution du Roi et du peuple au Maroc

Plus qu’une date anniversaire, le 20 août est une période triomphante qui a délivré le pays du joug du protectorat, marquant l’avènement de l’ère de la liberté et de l’indépendance. Elle s’est appuyée sur la symbiose qui unit le Peuple et le Trône et qui a toujours constitué un rempart infranchissable contre toutes les conspirations et un stimulant pour relever tous les défis. C’est également une occasion de se remémorer la lutte acharnée menée par le père de la libération, feu SM Mohammed V contre l’occupation coloniale.

Épopée du 20 AOUT, une LEÇON de COURAGE & de DÉVOUEMENT

Feu SM Mohammed V, en grand homme d’Etat, a su défendre la souveraineté du Royaume et l’a conduit avec clairvoyance et détermination vers l’Indépendance. Bien que les faits de cette révolution glorieuse remontent à plus d’un demi-siècle, ses moments forts restent encore gravés dans la mémoire des Marocains. Ils évoquent, chaque année, le souvenir vivace de cette épopée et en tirent les leçons de courage et de dévouement pour la défense de la patrie et de ses valeurs sacrées. Cette grande révolution commença, en effet, le 20 août 1953 lorsque fut lâchement perpétré le coup de force de la résidence coloniale, encerclant le Palais Royal pour sommer le Sultan légitime, sous la menace des armes de capituler ou de choisir l’exil. Le regretté Souverain, que Dieu ait son âme, refusa catégoriquement toute compromission avec les autorités du protectorat et opta pour l’exil, convaincu du triomphe incontournable de la liberté, fidèle en cela à l’esprit du Manifeste de l’Indépendance du 11 janvier 1944.

Feu SM Mohammed V a défié la tyrannie coloniale au lieu de céder aux marchandages et pressions de l’occupant. C’est ainsi que jaillit l’étincelle de la révolution d’un peuple prêt à tous les sacrifices pour son Roi légitime, symbole de son unité et de sa pérennité. En procédant à l’exil du Souverain légitime et à l’installation d’un sultan fantoche, Ibn Arafa, l’autorité coloniale croyait à tort pouvoir acculer le peuple marocain à la reddition. L’action désespérée entreprise par l’occupant a provoqué la colère du peuple marocain qui s’est élevé en affichant une détermination sans faille pour déjouer la conspiration fomentée contre feu SM Mohammed V et la famille royale. Ainsi, les manifestations et les grèves ont gagné l’ensemble du Royaume, marquant le déclenchement des opérations de la résistance armée dans les villes et régions du pays.

Le peuple marocain, tout au long de cette période a été sincère et loyal, imbu de l’esprit du combat sacré mené par feu SM Mohammed V, rejetant unanimement ce que le colonisateur a tenté de lui imposer, et optant avec fermeté pour la poursuite de son combat et de ses sacrifices, jusqu’au retour de son Roi qui incarnait toutes les valeurs religieuses et les idéaux de la nation. Les autorités coloniales et face à la montée de la résistance armée, à la formation de l’Armée de Libération nationale et au lancement de ses opérations dans le Nord du Royaume comme dans le Sud, n’avaient de choix que d’accepter le dialogue avec les nationalistes lequel avait abouti au triomphe de la cause marocaine avec le retour d’exil de feu SM Mohammed V et la proclamation de l’indépendance du Maroc.

C’est avec une grande fierté que les Marocains commémorent cet événement phare de l’histoire contemporaine du Maroc qui illustre la parfaite symbiose entre le peuple et son Roi, garant de sa souveraineté, de son unité nationale et de son intégrité territoriale. Il s’agit d’un moment fort pour tirer les enseignements de cette épopée, qui a permis de poser les jalons du Maroc d’aujourd’hui dont les acquis socio-économiques se consolident de jour en jour. L’esprit de cette révolution marque aujourd’hui toutes les démarches entreprises dans le cadre du projet démocratique moderniste initié par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste. Persévérant sur la voie tracée par Son auguste père feu SM Hassan II et Son illustre Grand-père, feu SM Mohammed V, le Souverain poursuit avec détermination et dans le cadre d’une vision perspicace la marche du développement socio-économique d’un Maroc nouveau, moderne et prospère.
Par MAP

Zorba-Maroc.com