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Poésie:Abraham de VERMEIL

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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Poésie:Abraham de VERMEIL

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 8:57


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Ce n'est pas le trépas, c'est un très doux sommeil



Ce n'est pas le trépas, c'est un très doux sommeil
Qui bannit peu à peu l'éclair de ma paupière,
Adieu ; je vais jouir d'une douce lumière,
Attendant que ce corps s'anime de réveil.

Ami, ne pleure plus, ton amour non pareil
Recevra sa couronne au bout de la carrière :
Ainsi passait ma belle, et sa douce manière
Arrêtait de pitié la course du soleil.

Hélas ! à son partir l'Amour partit du monde,
La clarté chut du ciel et se noya dans l'onde,
La mort depuis ce jour est le miel de mon coeur :

Il ne m'est plus resté qu'une langueur extrême,
Qui me fait méconnaître un chacun et moi-même,
Et le ciel s'embellit de mon long crève-coeur.
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Abraham de VERMEIL: Je chante et pleure...

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:03


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Je chante et pleure, et veux faire et défaire



Je chante et pleure, et veux faire et défaire,
J'ose et je crains, et je fuis et je suis,
J'heurte et je cède, et j'ombrage et je luis,
J'arrête et cours, je suis pour et contraire,

je veille et dors, et suis grand et vulgaire,
Je brûle et gèle, et je puis et ne puis,
J'aime et je hais, je conforte et je nuis,
Je vis et meurs, j'espère et désespère ;

Puis de ce tout étreint sous le pressoir,
J'en tire un vin ores blanc, ores noir,
Et de ce vin j'enivre ma pauvre âme,

Qui chancelant d'un et d'autre côté,
Va et revient comme esquif tempêté,
Veuf de nocher, de timon et de rame.
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Je m'embarque joyeux...

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:03


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Je m'embarque joyeux, et ma voile pompeuse



Je m'embarque joyeux, et ma voile pompeuse
M'ôte déjà la terre et me donne les mers,
Je ne vois que le ciel uni aux sillons pers :
C'est le premier état de mon âme amoureuse.

Puis je vois s'élever une vapeur confuse,
Ombrageant tout le ciel qui se fend en éclairs,
Le tonnerre grondant s'anime par les airs
C'est le second état dont elle est langoureuse.

Le troisième est le flot hideusement frisé,
Le mât rompu des vents et le timon brisé,
Le navire enfondrant, la perte de courage.

Le quatrième est la mort entre les flots salés,
Abattus, rebattus, vomis et avalés ;
Bref mon amour n'est rien qu'un horrible naufrage.
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Le baiser en l'Amour est l'octave en Musique

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:04


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Le baiser en l'Amour est l'octave en Musique


Le baiser en l'Amour est l'octave en Musique,
Vous en avez prins un, et vous en voulez deux ;
Pourquoy enervez-vous les accords amoureux,
C'est pecher, disiez-vous, contre la Theorique.

Non je ne baise point qu'en pure Arithmetique,
Respondis-je soudain, deux baisers savoureux
Font nombre, l'unité est un rien mal heureux
Payez moi, vous devez une chose Physique.

Que vous estes mauvais, repliquastes vous ors,
Qui pourroit resister à argumens si forts,
Qui me font succomber en si juste querelle ?

Moi respondit Amour, et d'un dard furieux,
Qu'il trempa plusieurs fois aux flammes de voz yeux,
Il m'enfonça le coeur d'une playe immortelle
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Tu es le rien, fortune ...

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:05


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Muzain



Tu es le rien, fortune : et si es toute chose,
Rien, parce que de rien toutes choses se font,
Tout, parce que dans toi les choses se défont ;
Bref, tu es tout et rien, et leur métamorphose :

Mais ce n'est pas par toi que j'aime ces beaux yeux,
Qui me vont tempêtant sur un ardent Neptune :
Si j'aimais par hasard, le sort audacieux
Éteindrait quelquefois mon feu pernicieux :
Puisqu'il est immortel, ce n'est pas par fortune.
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Dieu qui vois ceste rouë execrable

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:07


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Ô Dieu qui vois ceste rouë execrable


Ô Dieu qui vois ceste roué exécrable,
Horrible objet de ton juste courroux,
Qui vois mon corps rompu de tant de coups,
Chasse de moi ton ire épouvantable.

Mes os brisez sous la barre effroyable,
Ma chair mollie et tous mes nerfs dissous,
Mes bras pendants et mes tristes genous
Auront-ils point leur Seigneur secourable ?

Le Forgeron frappe dessus le fer
A coups doublez pour le mieux estoffer,
Et en tirer un outil de service :

Et toi, bon Dieu, m'auras-tu abattu
Soubs tant de coups tesmoins de ta vertu,
Pour me laisser eternel au supplice
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Ores que je suis mort, je vai, je viens, je vire

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:07


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Ores que je suis mort, je vai, je viens, je vire



Ores que je suis mort, je vai, je viens, je vire,
Et quand j'estoi vivant j'arrestoi aux desers,
Je peuploi les rochers, or' je peuple les mers,
Je portoi fruict sans vie, ores mon fruict respire.

Le Ciel me tempestoit, or l'onde me martire,
Ma mere m'assit droict, et mon pere à l'envers,
Je fuis autant le vert, comme je suis le pers,
Mes cheveux m'esbranloient, ore une herbe m'inspire.

Ores je vai sans pieds et guerroie sans main,
J'enfante et englouti mon pere et mon germain,
Je suis dans l'Univers pleine de plusieurs mondes.

Devine, Richelet, est-ce point celle-là
Qui grise me vomit, et noire m'avala
Qui me mit dans le feu me retirant de l'onde ?
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Puisque tu veux dompter les siècles tout-perdants

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:08


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Puisque tu veux dompter les siècles tout-perdants



Puisque tu veux dompter les siècles tout-perdants
Par le rare portrait de ses grâces divines,
Frise de chrysoliths ses tempes ivoirines,
Fais de corail sa lèvre, et de perle ses dents ;

Fais ses yeux de cristal, y plaçant au dedans
Un cercle de saphirs et d'émeraudes fines,
Puis musse dans ces ronds les embûches mutines
De mille Amours taillés sur deux rubis ardents ;

Fais d'albâtre son sein, sa joue de cinabre,
Son sourcil de jayet, et tout son corps de marbre,
Son haleine de musc, ses paroles d'aimant ;

Et si tu veux encor que le dedans égale
Au naïf du dehors, fais-lui un corps d'opale,
Et que pour mon regard il soit de diamant.
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Puisse advenir que ma fiere Maistresse

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:08


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Puisse advenir que ma fiere Maistresse



Puisse advenir que ma fiere Maistresse
Voyant le lict de mon sombre repos,
En souspirant me tienne ce propos,
La larme à l'oeil et le sein en tristesse :

Ô sainct dépost, enfant de ma rudesse,
Qui tien mon coeur enlacé dans tes os,
Reçoi benin ces pleurs et ces sanglots,
Et les regrets que je respans sans cesse :

Tu gis icy pour m'aimer ardemment,
Et j'y mourrai pour finir mon tourment :
Mais toi, bon Dieu, accompli mon envie :

Que noz esprits soient unis à tousjour,
Et que noz corps soient joincts en un sejour :
Face la mort ce que n'a faict la vie.
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Qu'inférez-vous, menteurs, par vos beaux arguments

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:09


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Qu'inférez-vous, menteurs, par vos beaux arguments



Qu'inférez-vous, menteurs, par vos beaux arguments,
Que toutes choses sont un seul être immobile ?
Vous n'avez fondement qui ne soit trop débile,
La nature le montre avec ses mouvements.

Et puisque le chaos reçoit les ornements
Qui donnent l'être heureux à sa masse infertile,
Ornements différents, quelle règle subtile
Peut établir le fond de vos enseignements ?

Mais dites-moi pourquoi ores feu, ores glace,
J'éprouve ores la paix et ores la menace,
Si tout est immobil comme ma loyauté ?

Et si l'être n'est qu'un, que ne suis-je en ma belle,
Et ma rebelle en moi, en essence éternelle,
Toute unique en amour, toute unique en beauté ?
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Un jour mon beau soleil miroit sa tresse blonde

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:10


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Un jour mon beau soleil miroit sa tresse blonde



Un jour mon beau soleil miroit sa tresse blonde
Aux rais du grand Soleil qui n'a point de pareil :
Le grand Soleil aussi miroit son teint vermeil
Au Ray de mon Soleil que nul ray ne seconde :

Mon Soleil au Soleil estoit Soleil et onde :
Le grand Soleil estoit son onde et son Soleil :
Le Soleil se disoit le Soleil nompareil :
Mon Soleil se disoit le seul Soleil du monde :

Soleils ardants laissez ces bruicts contentieux,
L'un est Soleil en terre et l'autre luit aux Cieux :
L'un est Soleil des corps, l'autre Soleil de l'ame :

Mais si vous desbattez, Soleils, qui de vous deux
Est Soleil plus luisant et plus puissant de feux,
Soleil tes jours sont nuicts comparés à Madame.
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Poésie:Abraham de VERMEIL Empty Voz yeux plus prompts qu'esclairs, plus subtils que la foudr

Message par sandrine jillou Mer 21 Avr - 9:10


  • Abraham de VERMEIL (1555-1620)

Voz yeux plus prompts qu'esclairs, plus subtils que la foudr



Voz yeux plus prompts qu'esclairs, plus subtils que la foudre,
Plus beaux que le Soleil, plus parfaits que les Cieux :
Plus forts que la nature, et plus grands que les Dieux,
Sont les buchers ardents qui me mettent en poudre :

Or pouldre de voz yeux vous me verrez dissouldre
En atomes biaisant par le vuide ocieux,
Puis assembler par sort un rond harmonieux,
Grand monde esclos d'un corps qu'on avoit veu resouldre :

Alors tout estonné d'un compagnon si beau,
Ouvrira de regret le Caos son tombeau,
Et s'ensevelissant perdra vostre memoire :

Belle, ne craignez point, si mon embrasement
Me peut rendre immortel, un seul embrassement
Vous peut rendre immortelle au monde de ma gloire.
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