André Morin

André Morin
juin, 2019 •
RIVAGES CONSTELLÉS
Nous mordrons dans le chagrin
des soirs de pluie pleureuse
avec nos bouches d’envies quotidiennes
jamais plus
nous ne serons seuls
à marcher dans le sillage
de pas sans rémission
nous saurons peindre
la couleur des gestes à venir
et les paroles
de souffrances créatrices
nous connaîtrons
l’angoisse des pierres
nous allumerons le feu
dans les os de la terre
que personne
ne pourra plus éteindre
nous marcherons
à contretemps de la blessure d’aurore
les yeux porteurs de lumières
les mains tendues
vers les rivages constellés
de rêves d’étoiles
et de songes enneigés
les fleurs poursuivront leurs espoirs
batailleurs de rosée
dans la chevelure des matins crus

hissons la voile
et prenons la mer
sur nos désirs d’eau
et de vagues salvatrices
nous danserons nus
sur un air de clapotis tapageur
nos mains en jointure
d’océan et d’éternité
nous propagerons le silence
par-delà le frisson
des rires lunaires
et des marées hautes prometteuses
nous serons devenus poème
au milieu de la chair éclatée
éparpillée au dessus
de la paume blessée des villes gémissantes