Chants dorés

Quand le bateau s’apprêtait à quitter le port, quelques bleues mouettes se retranchèrent au pied du flanc de tes rivages, volèrent les derniers regards sur ton corps qui ne supportait plus le déchirement de ta terre natale.
Ondoyante, la peur qui monta jusqu’au plus haut de ta nuit
Le vent se tut, et le silence prit parole
Chuchota quelques mots, titillant de vieilles branches épiant les ressacs de vagues fatiguées d’avoir trop remué, émoussé les grains de sables et les souvenirs tombés un soir d’été, après une cavale folle pour atteindre le soleil avant qu’il meurt noyé, pour donner des prénoms à des barques vides et gorgées d’espoir.
Ton prénom quitta ton enfance, se cassa au bord des années noires, juste au début de ta nubilité politique, entre les cris des mouettes et l’amertume tu t’es engloutie.
Ensemble nous avions gravé la forme de ton sommeil suspendu entre deux départs successifs.
Le ciel s’alourdit, de chagrin, de gros nuages emprisonnant le dernier jour de l’existence.
Plus tard, il a plu, une nouvelle vie commence.
De retour l’oiseau annonça le printemps
Mai fleuri, champs de blé ondoyant de beauté
Des épis dorés valsaient au rythme du vent
Ivre, dans les bras du soir tu t’es jetée.
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La brise caressa les bouts des épis penchant, saluant le retirement d’une journée cuite sous le soleil ardent, annonçant le redoux des sentiments.
Ton corps printanier est champ verdoyant, tremblait au moindre souffle, garde de beaux secrets pour le jour de la grande moisson,
Chants andalous couvraient tes pieds
De gouttes luisantes sur tes chaumes laissent entrevoir mille et un visages, on dirait un caléidoscope. Éblouis par tes cheveux dorés de doux rayons hésitent de te réveiller le matin.
Epis dorés souriant au moissonneur solitaire tenant la faux , sueur sur le front, malheur dans les entrailles, chantant l’amertume,les brûlures du soleil froid et le départ des hirondelles ,un peu avant les pluies noires qui s’abattirent sur l’arrière pays et c’était le règne des oiseaux nocturnes qui prêchaient l’intolérance.
Ö épis dorés, le vent vous bercera,
Vous direz vos mille et un prénoms
Le moissonneur expirera toutes ses douleurs ,et rendra l’âme en chantant la joie de ton corps qui fructifiera de nouveaux grains émanant de beaux épis dorés,regardant le ciel, priant pour le retour du printemps .
Tes cheveux beaux doux rebelles dans les champs, raconteraient tous les frissons, les balbutiements, les douceurs aux enfants de la nuit qui accouchera d’un beau matin.
Les pieds de blé s’étirent, laissant tomber la rosée ,rafraîchissant le corps d'une terre assoiffée par les nuits chaudes de l’été.