Symphonie instantanée
Dans mon sac, dort « Raphael »
Il n’entrera pas dans la boutique magique
La peau de chagrin peut attendre demain
Au bord de la fenêtre, danse un papillon
Il a le regard de « Virginia Woolf » !
Au loin
La brume orange brode un brin de printemps
D’où se dégage la fraîcheur des baisers tendres
Mes lèvres songent au jeûne
Et frissonnent
Pieds nus, je danse comme un derviche
Oubliant le blanc qui broute
Sur mes tempes
Dans le livret de famille, dort mon nom
Pensant à la pierre tombale qui sculptera sur son front :
« Ici gît la fleur d’iris, dans ses bras peuplait l’exode, elle a tant crié la nostalgie de ses ancêtres : le cœur déchiré loin de Toledo »
Au sein de l’herbe, je dormirai
Un ciel jaune à faible hauteur, s’approchera de mon front
Entre les coups de la vie,
Et mon penchant pour les marges
J’ai bu les mousses d’un chemin minéral
Dans son cordon trébuche
Le mot
La feuille qui ressemble à la cendre
Le cœur d’un cahier
Qui attend l’encre faite d’arc-en-ciel
Des lignes d’un cœur sage
Traçant les lignes de la vie, oblique
Vers le possible flottant
Je m’ouvre
Je me renferme
Nue, je porte le vide
« Luc Dietrich» crie en moi :
(Je veux descendre tout entier dans ma phrase. Je voudrais m’y couler comme dans la mer. Je voudrais y crier avec ma bouche. Je voudrais que ma main sorte des lignes. Je voudrais communiquer une telle chaleur que celui qui me lira sentira la force de mon sang, la vie de mon sang)
Mais je n’y suis pas descendue
Avec lui, je n’ai pas crié
Et je ne sais si ma main est sortie de moi
Pour disperser mon sang
Pour que……
…….. j’existe.