Entre les oublis et les rappels...

par kacem_loubay Dim 21 Oct - 22:39

Entre les oublis et les rappels...

...Pas moyen de sortir
De la négativité de toutes les négations
Je ne cesse de crier
Contre les parois du silence
Quand la voix traîne les pas
Dans une sphère brisée
Qui monte crescendo dans l'inattendu
Je suis contre ces bénis Oui-Oui
Qui se prosternent pour des hommes
Ces idoles qui marchent sur la pointe des pieds
De peur d'être contaminés par les morpions
Car au fond c'est une considération
D'en haut de la pyramide
Jusqu'à la base hiérarchique...
***
J'étouffe mes mots volcaniques
Dans le cratère d'une cité
Qui attend la levée du bouclier
Et j'ai peur que le tout échoue
Que dans le prochain lendemain
Dès le lever du jour
Et la fin de la nuit orageuse
La première chose à voir
C'est de courir auprès du fleuve
De peur que des mains obscures
Le détourne de sa source
Pour irriguer des terres incultes
Qui ressemblent au fond de leurs cœurs...
***
On ne fait que trébucher
Procréer dans l'indifférence
Comme des fous dans nos rues
On s'accroche à leurs dires
Aux changements des visages
Rien n'est sûr dans ces diatribes
Rien que des verbes tordus
Sans aucun moyen pour les intercepter
La violence des textes oraux
Partagés par les rires, les pleurs
Ces mains qui font des arabesques
Dans la confusion des signes.
Ces yeux qui lancent des braises
Et qui sortent comme deux grands trous
De leurs insondables orbites...
***
Ma main touche un front fiévreux
Se prolonge le long du visage
Pour détecter tous les reliefs
J'essaie de voir le plus loin possible
Je ne trouve qu'un grand écran
Une grande falaise de brumes
Je tourne en rond comme une girouette
Qui a perdu toutes ses assises
Depuis bien des années j'ai tout perdu
Y compris une ancienne boussole
Dont l'aiguille est fixé bêtement sur le sud...
***
Je me trouve une fois de plus
Devant une montre monocorde
Qui ne me livre jamais
Le vrai horaire planétaire
Ou celui de mon immobilité
Ce qui m'envoie à consulter le ciel
Quand tout est clair la haut
Je peux lire une heure approximative
Avec de légères avancées
Et des fois avec de gros reculs...
***
Aujourd'hui j'étouffe ma colère
Mon cœur déréglé palpite durement
Pas besoin de prendre le pouls
Ni voir cette flèche ascendante
D'un vulgaire tensiomètre
Quitte à subir une fois de plus
Une autre vague de vertiges
Je doute de tout y compris du corps
Hier est déjà loin dans les archives
Et les souvenirs peuvent s'en aller
Comme ils peuvent émerger
Ce n'est qu'un jeu continuel
Entre les oublis et les rappels...
***

Kacem Loubay
Dimanche 21 Octobre 2018
À 12:00 GMT + 1
Café Tinas
Khénifra - Maroc
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Le poète de l'autre rive

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