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Le canal de Suez

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Le canal de Suez Empty Le canal de Suez

Message par Mona Jeu 20 Fév - 9:47

Le canal de Suez est un ouvrage d'art situé en Égypte, long de 193,3 km, large de 280 m à 345 m et profond de 22,5 m, qui relie, via trois lacs naturels, la ville portuaire de Port-Saïd sur la mer Méditerranée et la ville de Suez sur le golfe de Suez (partie septentrionale de la mer Rouge), permettant ainsi de relier les deux mers.

Percé entre 1859 et 1869, grâce une levée de fonds géante à la Bourse de Paris, sous la direction du diplomate retraité français Ferdinand de Lesseps, il permet aux navires d'aller d'Europe en Asie sans devoir contourner l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance. Avant son ouverture en 1869, les marchandises devaient être transportées par voie terrestre entre la Méditerranée et la mer Rouge.

Avec l'augmentation du trafic, le canal est devenu la 3e source en devises de l'Égypte1. Un blocage du canal entraînerait des pertes d'environ 7 millions de dollars par jour2.

Le canal est la propriété de la Suez Canal Authority, qui est aussi responsable de son administration et de sa gérance.
Il est probable que durant la XIIe dynastie, le pharaon Sésostris III (-1878 à -1843/-1842) ait fait creuser un canal orienté d'Ouest en Est à travers le Wadi Tumilat, reliant le Nil à la mer Rouge, afin de pouvoir commercer avec le Ta Netjer, permettant ainsi directement les échanges entre la mer Rouge et la Méditerranée. Son existence est certaine au XIIe siècle pendant le règne de Ramsès II3. Il a ensuite été abandonné. D'après l'historien grec Hérodote4, des travaux pour remettre le canal en état auraient été entrepris vers - 600 par Nékao II, mais ne furent jamais achevés.

Le canal fut finalement terminé par le roi Darius Ier (vers - 550 à - 486), le conquérant perse de l’Égypte. Darius a illustré sa réalisation par diverses stèles de granit disposées sur les rives du Nil, dont celle de Kabret à 200 km de Pie. L'inscription de Darius dit :

« Le roi Darius a dit : je suis un Perse. En dehors de la Perse, j'ai conquis l'Égypte. J'ai ordonné ce canal creusé depuis la rivière appelée Nil qui coule en Égypte à la mer qui commence en Perse. Quand ce canal a été creusé comme je l'ai ordonné, des bateaux sont allés de l'Égypte jusqu'en Perse, comme je l'avais voulu5. »

Le canal fut de nouveau restauré par Ptolémée II vers - 250. Au cours des mille années qui suivirent, il fut successivement modifié, détruit et reconstruit, notamment par Amru ben al-As en 640, et devint le « canal du Commandeur des croyants ». Il est finalement détruit au VIIIe siècle par le calife Al-Mansur pour isoler la ville de Médine, et éviter ainsi le risque d'une attaque.

Renaissance

Venise, au début du XVIe siècle, est confrontée à la concurrence des Portugais dans le commerce en Orient. En effet, Vasco de Gama a découvert en 1498 une nouvelle route qui passe par le cap de Bonne-Espérance, au sud de l'Afrique. Les Portugais évitent ainsi de payer les taxes du sultan d'Égypte pour le commerce et le transport des épices. Mais cette nouvelle concurrence nuit à Venise car les Vénitiens procuraient les épices à l'Europe via l'Égypte. Les Portugais pourront en effet proposer des prix plus bas aux clients de Venise (les Hongrois, les Flamands, les Allemands et les Français). Il fallait donc trouver une solution pour améliorer le passage des épices en Méditerranée. Et dans le débat de Pregàdi, la République de Venise a l'idée de creuser un canal reliant la Méditerranée et la Mer Rouge. Le Conseil des Dix a recommandé à Francesco Teldi, son envoyé auprès du sultan en mai 1504 "une chose...que beaucoup envisagent comme une mesure tout à fait opportune pour empêcher et interrompre la navigation des Portugais, c'est-à-dire qu'avec facilité et rapidité de temps il serait possible de faire un canal depuis la mer Rouge qui relie directement cette mer-ci." Le projet n'aboutira néanmoins pas à cause de la situation interne égyptienne.

époque contemporaine:
Sous le Directoire, les Français envoient plusieurs savants (dont Jacques-Marie Le Père) dès 1798 lors d'expéditions en Égypte, dans le but d'étudier s'il était possible de percer l'isthme de Suez. Dès les années 1820, Linant de Bellefonds, et plus tard Ferdinand de Lesseps, partisans de la doctrine socio-économique du Saint-simonisme, avaient déjà envisagé la construction d'un canal reliant la mer Rouge à la Méditerranée. Un premier projet de canal fut présenté aux Égyptiens en 1833 par Prosper Enfantin, un des principaux Saint-Simoniens, ingénieur et économiste français.

À l'époque, le projet ne retient pas l'attention du vice-roi d'Égypte Méhémet Ali. Les Saint-Simoniens, sous l'impulsion d'Enfantin et de François Barthélemy Arlès-Dufour, poursuivent néanmoins le projet et créent en 1846 une société d'étude pour le canal de Suez. Cette société réalise un nivellement topographique précis de l'isthme ; il vient rectifier les données d'un premier nivellement, effectué lors des campagnes de Bonaparte, et qui signalait neuf mètres de différence entre le niveau de la mer Rouge et celui de la Méditerranée, en raison d'une erreur de triangulation, survenue dans les calculs de Jacques-Marie Le Père de 1799. Le nouveau nivellement réalisé par Paul-Adrien Bourdaloue indique une différence si faible qu'un canal sans écluse devient possible.
En 1860, seulement 5 % des navires fonctionnent à la vapeur. Le canal est pourtant conçu pour une navigation exclusivement motorisée ; sa construction est donc un pari. Dans la décennie qui suit, les marines marchandes vont s'équiper en masse.

La construction du canal ne tarde pas à créer des tensions ; les Britanniques notamment s'opposent à sa réalisation, qui donnerait une grande influence française sur cette région située en un point stratégique de la route des Indes. La Grande-Bretagne soutenait d'ailleurs le principe d'une ligne ferroviaire égyptienne, à laquelle le canal ferait concurrence.

Les Anglais font arrêter les travaux à plusieurs reprises : en octobre 1859 avec l'aide du ministre des Finances de l'Empire ottoman, Mouktar Bey, puis à la mort de Saïd en 1863. La construction du canal se poursuit néanmoins grâce au soutien de Napoléon III. Avec la fin de la colonisation de l'Afrique, les rivalités franco-britanniques se multiplient dans la région et le canal de Suez n'est qu'une d'entre elles.

À partir des plans établis par Linant de Bellefonds et Alois Negrelli6, et discutés et adoptés par la Commission Internationale pour le percement de l'isthme de Suez, la Compagnie universelle du canal maritime de Suez de Ferdinand de Lesseps construit le canal entre 1859 et 1869. À la fin des travaux, l'Égypte, à hauteur de 44 % de sa valeur, et 21 000 Français en étaient conjointement propriétaires.

On a estimé que 1,5 million d'Égyptiens participèrent à la construction du canal et que plus de 125 000 y moururent, principalement du choléra mais ces chiffres furent critiqués, considérés comme étant très exagérés7.
Une des premières traversées, au XIXe siècle

C'est le 17 février 1867 qu'un premier navire emprunte le canal achevé, mais il n'est officiellement inauguré que le 17 novembre 1869 par l'impératrice Eugénie sur le navire L’Aigle, suivie par Ferdinand de Lesseps et des administrateurs du canal à bord du Péluse, de la Compagnie des messageries maritimes, commandé par Auguste Caboufigue. Pour l’inauguration du canal, le Khédive Ismaïl Pacha, commande l’opéra Aida à Giuseppe Verdi. Tout de suite après cette inauguration, le canal devient au cœur des rivalités franco-anglaises.

En 1875, la dette extérieure de l'Égypte la contraint à vendre ses parts au Royaume-Uni à prix d'aubaine – 4 000 000 £ – qui veut retrouver son influence sur la route des Indes. En 1882, des troupes britanniques s'installent sur les rives du canal pour le protéger et remplacent l'Empire ottoman comme tuteur du pays. Les Anglais parviennent ainsi à prendre le contrôle du canal sans avoir eu à financer sa construction.

Le 29 octobre 1888, la convention de Constantinople confirme la neutralité du canal, déclaré « libre et ouvert, en temps de guerre comme en temps de paix, à tout navire de commerce ou de guerre, sans distinction de pavillon ».

Plus tard, durant la Première Guerre mondiale, les Britanniques négocient les accords Sykes-Picot qui divisent le Moyen-Orient de façon à réduire l'influence française dans la région : le Royaume-Uni obtient la Palestine et la Jordanie et laisse aux Français la Syrie plus au nord.

Au XXe siècle, la valeur des actions augmente fortement ; en posséder devient un signe d'appartenance à la classe bourgeoise.
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Message par Mona Jeu 20 Fév - 9:59

Lors d'une visite en Égypte, Auguste Bartholdi fut inspiré par le projet du canal de Suez dont la construction allait être entamée sous la direction de l'entrepreneur et diplomate français Ferdinand de Lesseps, qui devint par la suite l'un de ses plus grands amis. Il imagina ainsi un immense phare qui serait situé à l'entrée du canal et dont il dessina les plans. Le phare serait à l'image de la déesse Libertas du panthéon romain, divinité de la liberté, mais sa représentation devait être modifiée afin de ressembler à une paysanne égyptienne en robe (une fallaha). La lumière du phare devait resplendir à travers un bandeau placé autour de la tête du phare, ainsi qu'au sommet d'une torche maintenue en l'air, en direction des cieux. Bartholdi présenta ses plans au Khédive Isma'il Pasha en 1867 puis de nouveau en 1869, mais le projet ne fut jamais retenu22. Les dessins de ce projet intitulé L'Égypte apportant la lumière à l'Asie ou La liberté éclairant l'Orient ressemblent fortement à la statue de la Liberté, même si Bartholdi a toujours affirmé que le monument new-yorkais n'était pas un réemploi, mais bien une œuvre originale10.

Le projet de construction d'un phare à l'entrée du canal de Suez s'inspirait lui-même d'un autre monument de l'Antiquité : le Colosse de Rhodes qui était l'une des sept merveilles du monde23. Construit à effigie du dieu grec du soleil, Hélios, le colosse aurait eu une taille de l'ordre de 30 mètres, et se tenait également à l'entrée d'un port avec une torche pour guider les navires23. La position du colosse, les jambes écartées autour de l'entrée, étant cependant différente de celle de la Statue de la Liberté.

La coiffe de la Liberté est directement inspiré du Grand sceau de France, symbole officiel de la République française depuis la Seconde République en 1848. Les deux "Libertés", française et américaine, portent chacune une couronne à sept branches symbolisant les sept mers et continents de la planète24. De nombreuses autres sources d'inspiration sont évoquées, comme La Vérité de Jules Lefebvre (1870), ou encore La statue de la Liberté qui brise ses chaînes (1883) par Pio Fedi dans la Basilique Santa Croce de Florence25.
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