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Constantin Cavafy D'Alexandrie

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Message par davidof Mar 1 Oct - 19:54

Constantin Cavafy D'Alexandrie 1863-1933

par David Nahmias


Alexandrie ville mirage dont l'histoire est engloutie par les eaux ou prisonnière des macadams et du béton de la ville moderne.

Alexandrie reconstruite sur sa propre pierre tombale, qui n'a plus qu'une colonne dite de Pompée pour nous rappeler qu'elle eut Alexandre le grande pour fondateur, Cléopâtre pour reine, César et Bonaparte pour conquérants, et qu'elle vit s'ériger la plus merveilleuse bibliothèque de la planète.

Cette ville mirage qui n'est plus le passage obligé de tout voyageur qui se rend sur les vestiges pharaoniques de la Haute Égypte ; cette ville qui ne figure même plus dans les catalogues touristiques, vit naître, un 29 avril 1863, le plus grand poète grec contemporain : Constantin Cavafy.

C'est également dans cette ville que soixante dix ans plus tard, un 29 avril toujours, il moura sans avoir publié de son vivant que des feuilles volantes qu'il distribuait gracieusement dans les quartiers où vivait l'importante colonie grecque.


Deux ans après sa mort, paraîtront - à Alexandrie toujours -, cent cinquante quatre poèmes posthumes qui composeront ce que l'on appellera l'œuvre canonique du poète grec, ceux pour lesquels il avait donné son aval, autorisant ainsi leur publication. Pour le reste, les poèmes que l'on retrouvera dans ses papiers, il les a volontairement écartés en leur accolant la mention : Not for publication ou alors en les rayant totalement ou en partie sans pourtant les détruire.

*

Comme Fernando Pessoa à Lisbonne, comme Joris Karl Huysmans à Paris, comme Franz Kafka à Prague, Constantin Cavafy occupera toute sa vie un poste dans un Ministère d'Alexandrie, celui de l'Irrigation. C'est avec l'encre de ce Ministère qu'il écrira ; c'est dans la contrainte de ce travail alimentaire qu'il accomplit quotidiennement, que s'édifiera son œuvre. Pourtant ce métier contraignant, Constantin Cavafy ne s'en plaindra pas ; il avouera même que ce second métier - quelque gagne-pain pas trop pesant, ni si absorbant qu'il lui prenne tout son temps - est un grand avantage pour l'artiste. Il refreshes him, le purifie, le repose presque. Il en est ainsi, du moins, pour certains.

Constantin Cavafy accomplira ainsi en un cercle parfait, au cœur d'un même lieu (Alexandrie), son voyage pour Ithaque qui ne l'a pas trompé. Ithaque cette île chimérique qu'il évoque dans le plus accompli et le plus émouvant de ses poèmes. Cette Ithaque qui lui offrira le plus beau des voyage : une existence de poète.

Garde toujours Ithaque à ton esprit.
Y parvenir est ta destination finale.
Mais ne te hâte surtout pas dans ton voyage.
Mieux vaut le prolonger pendant des années ;
et n'aborder dans l'île que dans ta vieillesse,
riche de ce que tu auras gagné en chemin,
sans attendre d'Ithaque aucun autre bienfait.

Ithaque t'a offert ce beau voyage.
Sans elle, tu n'aurais pas pris la route.
Elle n'a rien de plus à t'apporter.

Et même si elle est pauvre, Ithaque ne t'a pas trompé.
Sage comme tu l'es, avec une expérience pareille,
tu as sûrement déjà compris ce que les Ithaques signifient.

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Constantin Cavafy D'Alexandrie Empty Konstantinos Petrou Kavafis

Message par davidof Mar 1 Oct - 19:57

Constantin Cavafy ou Cavafis, connu aussi comme Konstantinos Petrou Kavafis, ou Kavaphes (en grec Κωνσταντίνος Πέτρου Καβάφης), est un poète grec né à Alexandrie en Égypte le 29 avril 1863 et mort dans la même ville le 29 avril 1933.

Très peu connu de son vivant, il est désormais considéré comme une des figures les plus importantes de la littérature du XXe siècle. Il fut fonctionnaire au ministère des travaux publics d'Alexandrie, journaliste, et courtier à la Bourse d'Alexandrie.
Constantin Cavafy est le septième des neuf enfants de Petros Kavafis, négociant en import-export de textiles et coton, et de Hariklia Photiadis, fille de diamantaire, tout deux originaires de Constantinople et installés à Alexandrie. Son père décède en 1870 et la famille s'installe alors en Grande-Bretagne, à Liverpool. Ces années passées en Grande-Bretagne le marquent profondément et ses écrits dénotent une grande familiarité avec la tradition poétique anglaise, particulièrement Shakespeare, Browning et Wilde. Sa langue maternelle reste teintée d'une pointe d'accent anglais jusqu'à la fin de ses jours.

À la suite de spéculations hasardeuses, la famille se retrouve ruinée et retourne vers 1879 à Alexandrie, puis, anticipant les émeutes de 1882 qui allaient précipiter la guerre Anglo-Égyptienne (en), les Cavafy quittent à nouveau cette ville pour Constantinople. Constantin Cavafy y vit trois ans, dans une certaine précarité ; c'est durant cette période que vraisemblablement il a ses premières relations homosexuelles et qu'il rédige ses premiers vers, en anglais, en français et en grec. Il envisage un temps d'embrasser une carrière politique puis, de retour à Alexandrie en 1885, travaille pour le journal Telegraphos et comme assistant d'un de ses frères à la Bourse d'Alexandrie. Durant cette période, son ambition demeure cependant l'écriture et il poursuit la rédaction de poèmes et d'essais.

En 1892, à 29 ans, il entre au Service de l'Irrigation du ministère des Travaux publics, administration dans laquelle il accomplit toute sa carrière, finissant directeur-adjoint. Également courtier à la Bourse d'Alexandrie à partir de 1894, il mène par la suite une existence confortable en compagnie de sa mère jusqu'au décès de celle-ci, en 1899. Il passe le reste de sa vie à Alexandrie, se rendant régulièrement en Grèce, et y meurt d'un cancer du larynx en 1933, le jour même de son 70e anniversaire.

Cavafy a beaucoup voyagé en Angleterre, en France (où il a résidé) et en Grèce. S'il eut une petite notoriété au sein de la communauté grecque d'Alexandrie et quelques amitiés dans les cercles littéraires (il fut en relation pendant plus de vingt ans avec Edward Morgan Forster), pendant longtemps son œuvre resta inconnue au grand public. Quoiqu'il ait rencontré de nombreux hommes de lettres grecs lors de ses nombreux déplacements à Athènes, il n'eut pas de réelle reconnaissance de ses pairs, probablement à cause d'un abord déroutant de la poésie pour l'époque. Un peu de lumière est portée sur son œuvre par la publication, le 30 novembre 1903, dans la revue Panathinaia (el), de l’article historique de Xenopoulos (en) sur Cavafy, intitulé « Un poète ». Ce n'est que près de vingt ans plus tard, au lendemain de la défaite grecque à l'issue de la guerre gréco-turque, qu'une nouvelle génération de poètes grecs de tendance nihiliste, tels Kostas Karyotakis, puisent leur inspiration dans son œuvre.

Il n'a publié aucun recueil de son vivant, donnant des poèmes à des revues littéraires ou les faisant circuler auprès de quelques amis sous forme de feuillets et de brochures auto-édités. En outre il remaniait sans cesse ses textes, et en détruisait beaucoup, en particulier pour ses œuvres de jeunesse. Ainsi, l'essentiel de son œuvre a été composé après son quarantième anniversaire. Cavafy a publié 154 poèmes, auxquels on peut en ajouter 75 restés inédits jusqu’en 1968, et 27 autres qu’il avait publiés entre 1886 et 1898 mais reniés par la suite.
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Message par davidof Mar 1 Oct - 19:58

Il est considéré comme l'un des poètes les plus célèbres de la Grèce moderne. Et comme Marguerite Yourcenar le note dans la préface de la traduction qu'elle a faite de poèmes de Cavafy, « c'est aussi l'un des plus grands, le plus subtil en tout cas, le plus neuf peut-être, le plus nourri pourtant de l'inépuisable substance du passé. »

Selon Marguerite Yourcenar, « il s'était reconnu de bonne heure une vocation de poète, mais ne garda de sa production d'avant la cinquantième année qu'un petit nombre de poèmes, dont quelques-uns seulement comptent parmi ses chefs-d'œuvre [...]. Cavafy n'a guère laissé circuler de son vivant que quelques rares poèmes insérés çà et là dans des revues ; sa gloire, venue peu à peu, s'alimenta de feuilles volantes distribuées chichement à des amis ou à des disciples ; cette poésie qui étonne à première vue par son détachement, son impersonnalité presque, demeura donc en quelque sorte secrète jusqu'au bout, susceptible dans toutes ses parties d'enrichissements et de retouches, bénéficiaire de l'expérience du poète jusqu'à sa mort. Et c'est seulement vers la fin qu'il a exprimé à peu près ouvertement ses hantises les plus personnelles, les émotions et les souvenirs qui de tout temps, mais de façon plus vague et plus voilée, avaient inspiré et nourri son œuvre. »

L'originalité de ce poète réside dans le fait qu'il sut de manière incomparable dépasser la manière du Parnasse et tracer en premier la voie de la modernité en Grèce, malgré la critique et même la polémique de ses contemporains. De prime abord sa poésie frappe par la musicalité de sa langue, qui est celle des anciennes colonies grecques, mêlée à des éléments linguistiques archaïques remontant même jusqu'à Homère. Or son apport créateur repose d'abord sur l'utilisation d'une langue singulière, mais qui garde la fraîcheur de son passé, déridée et resplendissante. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le poète sut redonner vie à des mots à jamais péris, mais qui, semble-t-il, avaient toujours droit de cité à la périphérie coloniale grecque et dans la diaspora.

Le recours à la mémoire est en second lieu l'aspect reconnaissable de la poésie de Cavafy. Il puise au passé ses thèmes choisis selon une technique jusqu'alors inconnue, en évacuant les contenus des mythes, pour ne garder que les noms. Il restructure ensuite ses propres mythes, en simulant une plongée dans l'histoire de la Grèce. Cette technique place la fiction du poète dans le voisinage des mythes que la tragédie ancienne put forger, éloignée du vécu historique. Les thèmes les plus marginaux, les détails que l'histoire laisse de côté, l'insoupçonnable impression d'une rencontre, l'intimité d'une pensée furtive et les regards, attendris et émus sur le corps humain, tel est son matériel de prédilection. Loin du sentimentalisme, il érige un univers dans lequel l'homme éprouve sa « corporéïté » à l'échelle de l'éternité. C'est encore Yourcenar qui conclut : « La réminiscence charnelle a fait de l'artiste le maître du temps ; sa fidélité à l'expérience sensuelle aboutit à une théorie de l'immortalité. »
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